Porsche Cayman R, point de superflu
Toute la difficulté tient à revigorer un concept existant. Alors que beaucoup sombrent dans les excès, augmentant la puissance ou le niveau d’équipement, la prestigieuse marque adopte une attitude toute autre. Le pur-sang délivre ses secrets les plus intimes…
En introduction, Porsche s’attaque naturellement au rapport poids/puissance du coupé sport deux places. Plutôt que d’offrir à son modèle, présenté en novembre dernier au Salon de Los Angeles et mis sur route en février 2011, toujours plus de chevaux, elle l’allège considérablement. Si les quelques happy few qui auront la chance de tenir son volant, moyennant une dépense de 71.199 €, auront à se passer de radio - parfait pour la concentration -, de climatisation - oui, vous avez bien lu - et - moins gênant - de porte-gobelets, ils profiteront de roues 19 pouces, des sièges baquets sport, d’un moteur central et de 330 ch au total, soit 10 de plus que dans le Cayman S. Résultat des courses : 55 kg de moins (dont 12 grâce à l’absence de clim), un dynamisme et une agilité accrus, une répartition optimum du poids et une tenue de route équilibrée. Disponible en option, la boîte PDK s’emploie au choix en mode manuel ou automatique. Le passage entre les sept rapports est fluide et rapide, autorisant un confort d’utilisation, une accélération maîtrisée et une consommation réduite. Côté design, le refus des compromis prime : la ligne se veut acérée et radicale. Le spoiler fixe renforce l’identité de l’arrière, alors que, sur l’avant, les lèvres en disent long sur la faible portance et la sportivité de la belle. La carrosserie est abaissée de 20 mm et le châssis, amélioré, se rapproche de la route. Les amoureux de la conduite entrent véritablement en contact avec l’asphalte, dans un rapport quasi sensuel, alors que le véhicule vrombit de plaisir. Même la couleur, vert péridot métallisé de série en plus du panel classique, signe la rébellion. Une teinte que seule ose troubler la sortie d’échappement double, noire. A l’intérieur, ébène aussi, point d’accessoire superflu. Les quelques détails, les sangles de portes, le levier de vitesse et les ceintures de sécurité s’invitent dans un rouge audacieux. C’est bien sur le terrain du confort que s’animent les détracteurs. « Il est sommaire, certes, mais imaginez-vous un coureur automobile dans un fauteuil de désigner ? », rétorque l’enseigne allemande, dont l’unique luxe esthétique réside dans le pare-brise teinté dégradé. 10 ch de plus, là où les connaisseurs en attendaient plutôt 20. Toujours est-il que le Cayman estampillé R, le troisième du genre, s’inscrit comme le plus puissant de l’écurie, une performance revendiquée que les concepteurs marquent d’un aileron fixe et d’un rugissement conquérant.
Porsche Cayman R en chiffres
De 0 à 100 km/h : 5 s
Vitesse de pointe : 282 km/h
Emission de CO2 : 228 g/km
Prix : 71.199 €
Par Laetitia Rossi