Exception à Mougins
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Exception à Mougins

Visite d'une superbe propriété dans le domaine du Redon.


Le domaine du Redon, connu pour son extrême confidentialité, présente à la vente une propriété dont le raffinement intérieur n’a d’égal que la qualité du traitement extérieur. Si la Provence s’exprime dans chaque pièce, le jardin fait montre d’une incroyable richesse.

On considère Mougins comme le pendant bucolique de Cannes, le paradis des golfeurs et autres férus de bonnes tables. On cite Les Colles et Pigranel au nombre des quartiers les plus cotés. On évoque l’exception Redon sans jamais rentrer dans le détail. La discrétion reste, en effet, une règle de conduite incontournable. Le domaine commence à susciter la convoitise sous l’ère Jacques Couëlle, qui y signe à l’époque une poignée de bâtisses. Quarante-sept maisons se partagent désormais les soixante-sept hectares de la colline de Castellaras. On ne compte aucune route à des kilomètres à la ronde. Le bruit, point noir de l’immobilier mouginois, ne fait pas partie des nuisances. Un hectare constitue le minimum requis pour l’obtention d’un permis de construire. Le faible cos, de l’ordre de 6 %, garantit une absence totale de vis-à-vis et une intimité absolue. L’endroit doit sa renommée à ses spacieux terrains magnifiquement arborés. Le plus grand développe 12 ha. Difficile d’imaginer que l’on se trouve à seulement cinq minutes du vieux village et à un quart d’heure de Cannes. Serge Reggiani possédait jadis une maison. De riches Moyen-Orientaux, un magnat de la presse et un prince de l’industrie automobile figurent aujourd’hui parmi les heureux propriétaires, étrangers dans la majorité des cas. On dénombre actuellement cinq unités à la vente et seulement une parcelle à bâtir.

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Construite en 1990, la propriété fait l’objet d’une complète rénovation onze ans plus tard. L’aménagement du jardin dure trois ans. A l’intérieur, la chaleur inonde chaque pièce. Si le genre provençal l’emporte, on accorde volontiers un caractère exotique à l’espace piscine.
Construite en 1990, la propriété fait l’objet d’une complète rénovation onze ans plus tard. L’aménagement du jardin dure trois ans. A l’intérieur, la chaleur inonde chaque pièce. Si le genre provençal l’emporte, on accorde volontiers un caractère exotique à l’espace piscine.
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Surface totale : 600 m2 (une demeure principale de quatre chambres, une maison d’amis de trois pièces et une seconde identique réservée aux gardiens), 10.300 m2 de terrain. Une piscine, un tennis, un étang, une cascade et un trou de golf. Ce type de propriété se négocie entre 6 et 8 M €. Contact : Michaël Zingraf (04 92 92 87 87).
Surface totale : 600 m2 (une demeure principale de quatre chambres, une maison d’amis de trois pièces et une seconde identique réservée aux gardiens), 10.300 m2 de terrain. Une piscine, un tennis, un étang, une cascade et un trou de golf. Ce type de propriété se négocie entre 6 et 8 M €. Contact : Michaël Zingraf (04 92 92 87 87).

Un large portail marque une entrée privée. Une route serpente parmi les pins pendant encore quelques minutes avant d’ouvrir sur un second accès. On se trouve en réalité dans un domaine fermé composé de cinq maisons à l’intérieur même du Redon. Une lourde porte de bois précieux révèle le sens de la visite. Pourtant on hésite… Le luxuriant jardin ou la demeure ? Le premier descend vers un appartement d’ami, un tennis, un trou de golf, un étang et une cascade. La seconde se devine au travers de pans de verre disposés de chaque côté de l’ouverture principale. Elle démarre sur un patio central, véritable condensé des essences observées dans le parc, appréciable puits de lumière naturelle. La terre cuite au sol, les patines au mur et les confortables canapés de lin, agencés autour de la cheminée, indiquent le caractère provençal du salon, une identité que l’on retrouve dans la salle à manger et la cuisine. Les univers se succèdent sans rupture franche. Quelques mètres et on aperçoit le coin repas extérieur, sa peinture à la chaux, ses tuiles et ses poutres apparentes. Une colonne tombe dans la piscine affleurante. A cet endroit précis, on prend conscience des leitmotivs végétaux : palmiers, buis et plantes grasses habillent les abords du plan d’eau. Lavande, romarin, santoline, agapanthe et géranium, ceux de la maison ainsi que les différents enrochements. Les pentes sont douces et les ruptures de rythme, subtiles. Les associations d’oliviers et de cyprès reviennent sur tous les espaces gazonnés. On en observe respectivement cinquante et soixante-dix. Le style provençal prend parfois un accent florentin. La maison jaune, construite en 1990 et restaurée en 2001, mise sur une architecture typiquement régionale. Elle choisit de s’étaler, sans doute pour permettre les tentants allers-retours entre l’intérieur et l’extérieur. Au loin, on distingue nettement le village préféré des artistes.

Si la surface habitable est importante, elle ne joue pas sur la multiplication des pièces. Le rez-de-jardin n’abrite que deux chambres. Comme le second niveau. Chacune possède un coin salon, un bureau et une salle de bains. Seul l’appartement de maître ose la variation stylistique. Plus contemporains, ses murs se parent de stucco bleu nuit alternant zones mates et brillantes et son sol se dissimule sous du chêne vieilli. Philippe Starck signe les éléments de salle de bains, dont l’incroyable baignoire cocon. On remarque la double vasque monacale, taillée dans un bloc de marbre d’un seul tenant. Le même que celui employé dans les espaces douche et toilettes, fermés d’une porte de verre sablé. On perd soudain ses repères. Un coup d’œil par la fenêtre et nous voilà ramenés à la réalité : les vieilles tuiles des toits installés en contrebas renvoient au genre initial.

Le propriétaire des lieux se souvient de la rénovation, mais plus encore de la réalisation du jardin. Doté d’un véritable sens des matières et des perspectives, il guide les travaux trois années durant. Seul le recul aérien permet d’englober le parc dans un même champ. Condamné à la balade pédestre, on ne peut que s’émerveiller du soin mis dans chaque partie et de leur divin enchaînement. Rien n’a été laissé au hasard, pourtant le travail de l’homme finit par s’estomper au profit de la beauté naturelle.

Par Laetitia Rossi - Photos Edith Andreotta