Notre-Dame des fleurs
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Notre-Dame des fleurs

Une incursion dans le « jardin secret de Marianne et Pierre Nahon ».


Une sublime incursion dans le « jardin secret de Marianne et Pierre Nahon », le couple de collectionneurs le plus célèbre de la région.

A quelques encablures de Vence, sur la route de Grasse, le Château Notre-Dame des Fleurs trône au cœur d’un somptueux parc en restanque, côtoient les œuvres monumentales des monstres sacrés, Niki de Saint-Phalle, George Segal ou encore Arman, règne en maître absolu sur un univers empreint d’une douce quiétude. En 1992, les marchands d’art, Pierre et Marianne Nahon, propriétaires de la Galerie Beaubourg à Paris depuis vingt-cinq ans, tombent sous le charme de la mystérieuse bâtisse. Une abbaye bénédictine du XIIe siècle, transformée et agrandie au XIXe, devenue ensuite musée des arômes… Un lieu chargé d’histoire et de souvenirs, l’endroit idéal pour appréhender l’art autrement. Le couple de collectionneurs l’acquière, le rénove tout en respectant le style local, murs patinés et tommettes au sol, et le pare de mille œuvres. Pierre Nahon se rappelle les premières expositions muséales, riches parfois de plus de cent-cinquante pièces aussi bien à l’intérieur du château que dans le jardin. On y apprécie les meubles de Bugatti, les livres et le mobilier d’artistes, les arts décoratifs de Prouvé, Royère, Mouille, Charlotte Perriand, Philippe Starck ou encore Gaetano Pesce… On affectionne particulièrement les créations de Picasso, Matisse, Duchamp, Arman, César, Niki de Saint-Phalle, Tingely, Klossowski, Schnabel, Andy Warhol, Baselitz, David Salle, Soulages ou Dubuffet… On y découvre également plusieurs objets africains.

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Au premier niveau, le salon et ses trésors artistiques cèdent le pas à la bibliothèque dont la richesse n’a d’égal que l’éclectisme et au bureau, tapissé de photos d’artistes. Au détour d’un palier, un tableau-sculpture composé de chaises d’Arman. Dans la fraîcheur de la chapelle, ultime vestige d’une abbaye bénédictine construite au XIIe siècle, l’étrange Odalisque de Jean Tinguely s’active et s’illumine. A noter également les vitraux, réalisés par son ami Jean-Pierre Raynaud.
Au premier niveau, le salon et ses trésors artistiques cèdent le pas à la bibliothèque dont la richesse n’a d’égal que l’éclectisme et au bureau, tapissé de photos d’artistes. Au détour d’un palier, un tableau-sculpture composé de chaises d’Arman. Dans la fraîcheur de la chapelle, ultime vestige d’une abbaye bénédictine construite au XIIe siècle, l’étrange Odalisque de Jean Tinguely s’active et s’illumine. A noter également les vitraux, réalisés par son ami Jean-Pierre Raynaud.
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Si le défi de l’excellence était difficile à relever, la piscine se montre parfaitement à la hauteur. De forme libre, le bassin serpente entre les grands arbres pour se terminer sur la plage en mosaïque de Louis Cane. Surface totale : environ 2500 m2 de surface et dépendances sur trois hectares de terrain. Cette propriété est présentée à la vente. Contact : Burger Real Estate, représentant de Sotheby’s, 45 La Croisette, Cannes (04 93 38 50 33). burgerealestate@wanadoo.fr
Si le défi de l’excellence était difficile à relever, la piscine se montre parfaitement à la hauteur. De forme libre, le bassin serpente entre les grands arbres pour se terminer sur la plage en mosaïque de Louis Cane. Surface totale : environ 2500 m2 de surface et dépendances sur trois hectares de terrain. Cette propriété est présentée à la vente. Contact : Burger Real Estate, représentant de Sotheby’s, 45 La Croisette, Cannes (04 93 38 50 33). burgerealestate@wanadoo.fr
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Le Château Notre-Dame des Fleurs propose une conception différente de l’art. Il est agréable de déambuler dans le parc, de croiser un arc de Bernar Venet, une œuvre de Pierre Klossowski ou « La Grande Lulu » de Charles Matton.
Le Château Notre-Dame des Fleurs propose une conception différente de l’art. Il est agréable de déambuler dans le parc, de croiser un arc de Bernar Venet, une œuvre de Pierre Klossowski ou « La Grande Lulu » de Charles Matton.

Une galerie, mais pas seulement, Notre-Dame des Fleurs est aussi la maison de Pierre et Marianne Nahon. Si les initiés connaissent la partie publique, peu ont pénétré dans les appartements privés. Dans la salle de billard, qui sert de réception, le ton est donné immédiatement : autour de la table de jeu en position centrale, douze panneaux lumineux d’André Raffray racontent la vie de Marcel Duchamp. Un majestueux escalier mène au salon. Le regard, pourtant habitué à ce type de visite, a du mal à se fixer, le foisonnement enivre : le portrait d’Arman par le génie du Pop Art, la table basse d’Yves Klein, les surprenants tableaux pièges de Spoerri, la table d’échec de Farhi, un lit Prouvé, un siège Bugatti, des luminaires Mouille dans une édition des années 50, des toiles de Picabia et de Mathieu et surtout l’immense cheminée, qui occupe un pan entier de mur, signée Jean-Pierre Reynaud. La pièce s’étale sur la longueur et se termine par un étroit escalier en colimaçon surmonté d’une mezzanine et d’un néon de Joseph Kosuth. Le long du corridor/bibliothèque, Bugatti, Mathieu et Chacallis accompagnent nos pas vers le bureau, repère intime meublé par Sornay. On y contemple, non sans une pointe de voyeurisme, les photos des artistes du siècle dernier et celles de la famille Nahon. « L’Arbre bleu » de Jean-Charles Blais personnalise le lieu. Dans la salle à manger, Picasso, Bettencourt et Matta font leur entrée. La collection de « Barbotines », disposée sur une console, renforce l’éclectisme de la sélection. S’il est un endroit qui permette de mettre à jour la personnalité du couple de passionnés, il s’agit de la chambre : un salon de Paul Follot (1925), une coiffeuse de Jules Leleu, toujours les luminaires de Mouille, des tableau de Klossowski et d’Arman et un autre monumental de jeunes artistes, Ida Tursic et Willfried Mile. Les chambres d’amis avec leurs salles de bains attenantes se succèdent dans des tons de vert et d’ocre. Les terrasses, ombragées ou exposées, entourent la bâtisse et toujours l’art, omniprésent. Les sens en éveil, on reconnaît ou on devine, on découvre et on s’étonne… Et c’est le souffle coupé que l’on pénètre dans la chapelle du XIIe siècle qui abrite « L’Odalisque » de Jean Tinguely et les vitraux de Jean-Pierre Reynaud.

Après plus de dix ans passés sur la Côte d’Azur et une vie à chiner, à découvrir de jeunes talents et à en consacrer d’autres, les Nahon quittent le château pour de nouveaux horizons. Pierre évoque avec vivacité des projets comme la promotion de jeunes artistes, lors de somptueuses réceptions, dans leur espace de 1000 m2 au Marais. Mais son rêve le plus cher reste la création d’une chaîne câblée dédiée à l’art. Avant, il prévoit une dernière exposition dans le lieu mythique du 14 au 17 juillet, suivie par une vente publique exceptionnelle le 18 juillet, organisée par Sotheby’s. Montant estimé des trois cent trente lots présentés : entre 6,5 et 9 millions d’euros.

Par Laetitia Rossi - Photos Edith Andreotta.

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