Comme au cinéma
Les conseils d'un professionnel pour faire son cinéma à la maison.
Le septième art se vit désormais au quotidien grâce au
home cinema. Prévoir une installation mérite l’avis
éclairé de professionnels.
Philippe Demougeot, architecte d’intérieur issu de l’Ecole Boulle et architecte d.p.l.g., intervient régulièrement dans le cadre de l’émission « Question Maison » sur France 5. Il nous donne ses conseils pour optimiser le concept de home cinema. « Pour aménager au mieux une pièce dédiée au septième art, il faut un lecteur DVD et un récepteur TV grand écran avec enceintes acoustiques. Mais pas seulement ! Si vous décidez de consacrer à votre passion la place qui lui est due, préparez-vous à vivre des changements. Première interrogation : faut-il prévoir une pièce entière dévolue au home cinema ? Sa superficie dépendra de la taille de l’image et de la qualité du son désirées. Sachez que pour une base de soixante-dix centimètres à un mètre vingt (c’est-à-dire un écran plasma), le recul nécessaire est de trois mètres. Si on passe à une base d’un mètre quatre-vingts à deux mètres cinquante (pour une projection vidéo), la distance idéale variera de trois mètres cinquante à cinq mètres. La largeur de la pièce ira de trois à quatre mètres cinquante ; plus elle sera importante, plus on pourra écarter les enceintes et meilleur sera l’effet surround. »
« On peut imaginer de bons fauteuils ou un canapé, face à l’écran, et organiser la sono autour de ce point. » Dans le meilleur des cas, la pièce doit-elle être entièrement fermée ? « Un écran plasma fonctionne dans les mêmes conditions qu’une télévision, car la dalle est lumineuse. Pour une projection vidéo, mieux vaut une pièce « noire ». Et pour profiter pleinement du son, prévoyez d’isoler la pièce des zones de sommeil et de disposer d’un matériau absorbant au sol et au plafond : le home cinema présente en effet de forts écarts de son qui peuvent gêner (un limiteur existe néanmoins sur la plupart des amplis). Pour éviter l’effet d’écho produit par le rebond du son sur une paroi « dure », proscrivez les plafonds en béton, le carrelage, pensez à habiller les cloisons. Evitez aussi d’avoir deux surfaces dures en vis-à-vis. Si votre plafond est en béton, posez un tapis sur le sol, garnissez l’une des parois de tentures murales. Les ouvertures, fenêtres et portes-fenêtres, peuvent se transformer en déflecteurs de son et gêner un voisin ; fermées, elles deviennent très réfléchissantes. Ce qui amène tout droit au problème posé par la lumière. L’idéal étant d’avoir un variateur. » Chez Crestron, on a anticipé la demande. Un seul bouton peut désormais exécuter simultanément plusieurs opérations, comme la descente de l’écran, le démarrage du vidéo projecteur, le tamisage de l’éclairage… « En règle générale, il semble primordial de penser son installation avant de se lancer dans son achat ; les câblages à prévoir restent nombreux, pour le son en particulier car ils doivent ceinturer la pièce. Idem pour les prises de courant (cinq ou six minimum sont indispensables). Abordons enfin la question du coût. Une installation de base reviendra à environ 4000 € (prix du matériel, sans l’équipement de la pièce qui demeure du sur-mesure). Pour du haut de gamme, comptez 15.000 € et le double si vous souhaitez un aménagement complet. »
Par Cécile Olivéro - Photos : presse.