2020, retour sur une année particulière
Benjamin Mondou, à la tête de huit agences immobilières à Nice, Villefranche et Beaulieu-sur-Mer - 45 collaborateurs et 5 M € de chiffre d’affaires - revient sur un exercice des plus surprenants, entre crise sanitaire et préjudice économique.
L’année 2020 débute sous les meilleurs auspices, mue par des taux d’intérêt bas et un fort engouement des Russes et des Scandinaves. La Covid 19 marque le coup d’arrêt. Outre la gestion de la crise sanitaire, propre à chacun, les entrepreneurs ont eu, pendant le confinement, à gérer leurs effectifs dans l’absence totale de visibilité. J’ai, par exemple, pris la décision de maintenir 100 % des salaires, malgré un véritable pessimisme quant aux perspectives économiques », introduit le quadragénaire. Pendant cette période, les agents immobiliers ont dû s’adapter et multiplier les communications dématérialisées : vidéos et autres visites via les différents réseaux sociaux. Si les clients ont été moins nombreux, les contacts se sont, après coup, révélés largement plus qualifiés. Le digital constitue une aide précieuse, mais ne se substitue en aucun cas à l’accompagnement humain. Dès le 11 mai, les premiers changements de comportement se sont précisés. Les acquéreurs ont vécu la période comme une libération. Tous ont manifesté un réel intérêt pour les espaces extérieurs, terrasses et jardins, et une certaine frénésie à l’achat de maisons, n’hésitant pas à se séparer de leurs généreux appartements du Port ou du Carré d’Or au profit des collines, le Mont-Boron, Cimiez, Rimiez ou Gairaut. « Je suis le premier surpris en réalisant que le CA annuel présente une augmentation de 15 %. Les Français effectuent leur grand retour, délaissant la capitale. Beaucoup cèdent leur maison à l’étranger pour la Côte d’Azur, la Corse et la Bretagne. Tous reconnaissent la stabilité politique hexagonale et la qualité du système de santé. Ils verbalisent clairement leur envie de soleil, d’intimité, d’espaces verdoyants et de déplacements en vélo électrique en terre azuréenne, véritable pôle culturel situé sur le littoral méditerranéen à 90 minutes des stations de sport d’hiver. Pour l’heure, le marché est stable : aucune baisse, tout segment confondu, pas plus que d’augmentation. Le produit-vedette reste la villa de 150-200 m2 sur une parcelle des collines niçoise de 1000-1500 m2 avec piscine entre 1 et 2 M€ en résidence principale, quand Scandinaves et Britanniques se montrent prêts à investir de 2 à 5 M€ pour une villégiature luxueuse au Mont-Boron, à Villefranche et à Beaulieu-sur-Mer. Les investisseurs, disposés à débourser de 200.000 à 500.000 €, préfèrent, enfin, la pierre à l’épargne bancaire. Ils ciblent une rentabilité de 5 % en fourchette basse, quand ceux positionnés dans la gamme haute privilégient l’adresse et la valeur patrimoniale quitte à se contenter d’un rendement de 3 %. »
Century 21 Lafage Transactions (04 92 00 82 82).