Cap sur la belle Provence intérieure
A l’image de sa capitale, le pays aixois s’offre l’immense privilège du choix. Celui du style de vie, du genre architectural et même du prix. Les professionnels de l’immobilier opèrent un tour d’horizon d’un des secteurs les plus recherchés de l’Hexagone. Aux portes d’Aix-en-Provence...
A l’image de sa capitale, le pays aixois s’offre l’immense privilège du choix. Celui du style de vie, du genre architectural et même du prix. Les professionnels de l’immobilier opèrent un tour d’horizon d’un des secteurs les plus recherchés de l’Hexagone. Aux portes d’Aix-en-Provence...
Vauvenargues, terre des peintres
Contempler la montagne Sainte-Victoire, c’est le lot quotidien des habitants de Vauvenargues, un village typique au nord-est d’Aix. Fabrice Truillet de l’Immobilière des Cardeurs nous y invite.
Le site, très touristique l’été venu, se trouve sur « les routes de Cézanne », au départ de parcours pédestres vers la Sainte-Victoire ou le barrage de Bimont. La végétation y est superbe, bien plus diversifiée qu’au nord d’Aix. Le village reçoit le château des Clapiers, aujourd’hui la possession de la famille Picasso. Les sépultures du maître et de son épouse sont d’ailleurs dans le parc. Dans le centre historique, on observe de nombreuses maisons anciennes, souvent en pierres apparentes. 370.000 €, le ticket d’entrée, équivalent à 90 m2 avec une petite cours. 600.000 € donnent droit à 140-180 m2 habitables, prolongés de 200-400 m2 d’extérieur. Protégé, le pourtour de Vauvenargues fait l’objet de constructions à partir d’un hectare de terrain. A l’exception de la proximité immédiate, une zone à 5000 m2. Ces règles d’urbanisme expliquent la présence à cet endroit des propriétés, comprises entre 1 et 3 M €. L’agence, en partenariat avec un groupe anglo-saxon, réalise de nombreuses ventes auprès des Anglais. Si les locaux évitent de s’y installer, faute d’infrastructures suffisantes à leur goût, les cadres mutés plébiscitent Vauvenargues. Cependant, le spécialiste reconnaît un certain tassement du marché de la propriété. Les acquéreurs prennent leur temps, réfléchissent, comparent et redoutent l’erreur, eu égard au montant de l’investissement. « On a atteint un pic de valeurs », précise-t-il. On peut, enfin, comparer le secteur au Tholonnet. Les deux communes suscitent un grand intérêt, mais la seconde citée subit la pénurie de produits. Les mouvements immobiliers y restent davantage l’affaire du bouche à oreille.
Meyrargues, une situation stratégique.
A dix minutes au nord d’Aix-en-Provence et quarante-cinq de l’aéroport de Marignane, Meyrargues possède de multiples attraits. Loïc Salebert de l’agence Hermès Immo fait le tour de la question…
Il s’agit d’un village médiéval de 2800 âmes, plutôt touristique », introduit le professionnel, « comparable par bien des aspects, notamment le standing des constructions, à Puyricard ». Il domine la vallée de la Durance et les monts du Luberon et bénéficie du rayonnement aixois. La capitale de la Provence Verte croule sous la demande ; cette dernière n’hésite pas à reporter ses prétentions sur la proche périphérie. Pour y répondre, Meyrargues se dote de nouveaux logements et joue le jeu de l’expansion. Ajoutez à cela la proximité de Cadarache, un bassin d’emplois réputé, de 4000 personnes, qui abrite entre autres Eurocopter et le fameux projet ITER. Si le cadre s’avère bucolique, les commodités urbaines sont toute proches. L’habitat apparaît diffus et la maison vaut de 350.000 à 1,5 M €. Le bien type, une bâtisse classique de 120 m2 habitables sur 1000 m2 de terrain, s’obtient moyennant 450.000 €. La fourchette haute correspond aux mas en pierres apparentes, typiques de la région. 35 % des acquéreurs visent la résidence secondaire. Suisses, Anglais et Hollandais s’intéressent au secteur, se positionnant systématiquement sur le haut de gamme. Avec des valeurs inférieures aux prix aixois, le marché se porte bien. « D’ici cinq à dix ans, l’écart aura probablement été absorbé », conclut Loïc Salebert.
Au nord : Eguilles et Puyricard.
Parmi les communes les plus citées par les locaux pour une installation principale, elles jouissent aussi d’une belle réputation à l’extérieur. Didier Cassin de l’agence Pelletier & Savon anime la visite.
Eguilles est un village perché rassemblant de beaux bâtiments, dont la mairie, regroupés autour de commerces. Accessible par deux voies, il s’épanouit à 8 km au nord-ouest d’Aix. A la même distance de la ville phare, on trouve Puyricard, un secteur, résidentiel et plat, dit de campagne. On pourrait l’assimiler à une ville dortoir particulièrement bien fréquentée. De nouveaux commerces s’installent ; les lotissements et autres programmes neufs sont plus nombreux que dans le précédent. Sur Eguilles, le marché de l’ancien se montre davantage actif. La maison de 100 m2 évolue entre 400 et 450.000 €, celle de 150 m2, entre 600 et 700.000 €, quant à la bâtisse de 200-300 m2, elle s’échelonne de 900.000 € à 1 M €. Les quelques appartements tournent autour de 3000-4000 €/m2. Reste à évoquer le segment de la maison de village, avec vue dans la majorité des cas : elles oscillent entre 300 et 600.000 € selon la surface. A Puyricard, le neuf se négocie à 3500-4500 €/m2, l’ancien, à 3000 €. Les maisons en lotissement de 150 m2 sur une parcelle de 700 à 1000 m2 partent entre 450 et 700.000 €. La clientèle demeure familiale, trentenaire, quadra et quinquagénaire. Si les deux communes permettent la pratique de nombreuses activités sportives, elles ne possèdent pas de lycée. Les cadres mutés apprécient le coin. Plus âgés, les habitants d’Eguilles affichent des origines et un ancrage locaux. Ils recherchent le village authentique. A moins de 10 km autour d’Aix, seul Venelles souffre la comparaison. A une différence près : la large diversité d’habitat justifie une grande amplitude dans la fourchette de prix.
Rognes, la patrie du vin.
Le village, édifié entre Aix et le Luberon, demeure l’un des plus provençaux de la région. On y cultive un excellent vin. Elisabeth du Petit Thouars de l’agence John Taylor en dresse le tableau.
La situation géographique de Rognes, à un quart d’heure/vingt minutes de voiture d’Aix et à quelques encablures du Luberon, maintient son marché immobilier à un niveau élevé », explique Elisabeth du Petit Thouars. Deux types de client se partagent le site à part égale : la famille du cru installée à l’année et l’étranger, anglais, belge, voire scandinave, en résidence secondaire. Le paysage, parsemé de vignobles, fait la part belle aux bastides authentiques, aux mas, aux châteaux et aux villas. Le segment de la maison de village, à partir de 250.000 € sans extérieur, s’adresse aux premiers budgets. 250 m2 sur une parcelle de 5000 m2 face aux champs de vignes valent de 1,1 à 1,4 M €. 320 m2 sur 2 ha sont mis à prix entre 1,8 et 2,5 M €, selon les spécificités et les prestations. L’agence John Taylor tient véritablement à souligner l’intérêt d’une estimation professionnelle. Dans le cas très particulier du domaine viticole, elle n’hésite pas à s’attacher les services d’experts en la matière. Le ralentissement constaté les mois passés a eu un effet régulateur. Aujourd’hui, le marché s’avère plus sain et dynamique. On ne devrait pas tarder à atteindre le point d’équilibre entre l’offre et la demande. L’endroit se montre calme, une qualité appréciée dans le pays aixois souvent perturbé par le trafic routier autour de la ville principale. Si on devait comparer Rognes à une autre commune, on citerait celle limitrophe de Puy-Sainte-Réparade, Lambesc, un secteur moins cher car équidistant d’Aix et de Salon-de-Provence, ou encore Vauvenargues et Le Tholonnet, la Sainte-Victoire en moins, mais un cœur commerçant en plus.
Propos recueillis par Laetitia Rossi