Cap sur Villefranche et Beaulieu-sur-Mer
Elles ont en commun une situation idyllique, entre l’aéroport international Nice Côte d’Azur et Monaco, des images de carte postale et un parc immobilier parmi les plus luxueux de la Côte d’Azur. Si chacune possède ses spécificités propres, c’est encore dans la complémentarité qu’elles déclinent leurs charmes…
Villefranche-sur-Mer s’anime à l’est du célèbre quartier niçois du Mont-Boron. Véritable amphithéâtre sur la Méditerranée, du Mont-Leuze planté à 577 mètres au littoral coloré, la ville de 6870 habitants s’ouvre sur l’une des plus belles rades de la planète, un site majestueux fréquenté dès l’Antiquité. La citadelle Saint-Elme et la chapelle Saint-Pierre, jadis décorée par Jean Cocteau, portent haut ses couleurs, quand le port de la Darse n’emploie pas moins de 150 personnes dans les activités liées à la mer, qu’il s’agisse du bateau ou de la recherche. Sa réputation internationale, elle la doit aussi à la Leopolda, la propriété-jardin la plus chère du monde. A seulement 7 km de Monaco, Beaulieu, 3760 âmes en hiver et 8000 en été, arbore un bâti Belle Epoque et un bord de mer complanté de palmiers que ponctuent les deux ports aux 800 mouillages et les plages de la Petite Afrique et de la baie des Fourmis. Le casino, le Bristol, La Rotonde ou encore le Palais des Anglais rappellent le faste d’antan. Un sens du spectaculaire également partagé par le Villa Kérylos, réminiscence sublime d’une construction de la Grèce antique.
« Le dynamisme, qui n’a jamais abandonné Villefranche, est également de mise à Beaulieu au cours du dernier exercice. Les nouveaux commerces et restaurants témoignent de la qualité de vie en terre berlugane », observe Benjamin Mondou de Century 21 Lafage Transactions. Européens du Nord et de l’Est apprécient les panoramas azur et le bâti de caractère, qu’il s’agisse de Belle Epoque ou de contemporaines à la modernité débridée. Villefranche n’a rien à lui envier, de sa magnifique rade au pittoresque village médiéval. Le Castelet est le seul domaine privé entre Nice et Monaco. Sa soixantaine de villas s’échelonne entre 1,2 M € et 12 M €, la somme requise pour une propriété en parfait état de 400 m2 sur une parcelle de 2000 m2 en surplomb de la Grande Bleue. Villefranche offre, également, de beaux appartements dans des résidences avec piscine, terrasse et vue mer. Le mètre carré oscille entre 8000 et 12.000 €, quand l’incontournable penthouse avoisine 15.000 €/m2.
« Le panier moyen flirte avec les 2 M € à Villefranche et Beaulieu », précise Jean-Philippe Costa de Blue Immobilier. « C’est en tout cas le budget exigé pour 150 m2 à rafraîchir à Villefranche. Sur le haut de gamme, la clientèle est moins nombreuse, mais tout aussi qualifiée, convaincue de la pérennité de l’investissement patrimonial. » Les deux villes déclinent une multitude de micromarchés, autant de niches aux spécificités bien ancrées. Les qualités intrinsèques de chaque bien, accès plage, vue panoramique, terrasses sur le toit ou localisation dans un domaine privé, font ensuite la différence. Si Beaulieu a une réputation plus élitiste, elle la doit à la rareté de biens autour du million d’euros. Une bâtisse Belle Epoque de 250 m2, caractérisée par de réelles hauteurs sous plafond, sur 1000 m2, vaut ici entre 3 et 4 M €. Tous apprécient l’absence de saisonnalité, la vie de village et la configuration quasi plate, qui permet un accès pédestre à toutes les commodités. Il n’est d’ailleurs pas rare d’observer des mouvements à 6-7 M €. Villefranche, proche du bassin d’emplois niçois, plaît aussi aux actifs du cru.
« Difficile d’évoquer Villefranche et Beaulieu sans citer Saint-Jean-Cap-Ferrat avec laquelle elles forment le Triangle d’Or », complète Tatiana Larionova d’Haussmann Riviera Real Estate, avant de décrire quelques ventes orchestrées par l’agence l’an dernier entre 3 et 7 M. A commencer par une maison de 400 m2 à l’état irréprochable et aux finitions luxueuses près du centre berlugan, entre 6 et 7 M €, ou cette célèbre usine à eaux transformée en villa ultra-contemporaine de luxe à Villefranche partie à environ 6 M €. La vocation secondaire ne réduit en rien le niveau d’exigence. Les acquéreurs originaires des grandes capitales mondiales recherchent les mêmes standards de qualité, de design et de domotique que dans leur ville d’origine. Le secteur ne s’analyse pas dans l’opposition, mais dans la complémentarité. Il y a quelques mois, un Kazak, doté d’une enveloppe de 12 M €, visite des maisons au sein des trois villes, avant de jeter son dévolu sur la magie de Saint-Jean-Cap-Ferrat, hésitant dans la dernière ligne droite avec une maison du Castellet, un domaine notamment réputé pour ses vues imprenables sur la péninsule et la rade. Actuellement, Haussmann International propose, au sein d’un environnement idyllique à proximité immédiate de la Leopolda, une construction de 270 m2 dans le pur style de la Riviera des années 1930, jouissant d’une vue rasante sur la Méditerranée. La seule présence des Russes et des Anglais, deux populations pourtant incitées au rapatriement des capitaux par leurs contextes politiques respectifs, suffit à alimenter l’optimisme de la spécialiste. Les belles références trouvent preneurs sans grande difficulté dès lors que leurs prix demeurent cohérents. A Villefranche comme à Beaulieu, peu de terrains à bâtir et des marchands de biens n’ayant de cesse que d’améliorer le patrimoine immobilier de cet éden azuréen.
