Entre Nice et Monaco…
L’est des Alpes-Maritimes égraine des communes au charme incontestable : Villefranche, Beaulieu-sur-Mer, Eze et Cap d’Ail. Véritables amphithéâtres sur la Méditerranée, elles bénéficient d’une renommée internationale.
Villefranche-sur-Mer héberge 6870 habitants, en lisière du sélect quartier niçois du Mont-Boron. La localité se développe du rivage méditerranéen aux reliefs plantés à 500 mètres d’altitude. Les aristocrates anglais et russes s’intéressent à la bourgade dès la fin du XIXe siècle. La citadelle Saint-Elme voisine avec les bâtisses colorées du village médiéval édifié au XIIIe siècle. Si le port de la Darse revêt un aspect plus moderne, les pittoresques pointus rappellent les temps anciens. 3800 personnes se partagent la paisible commune de Beaulieu-sur-Mer, une adresse mythique de la Belle Epoque riche d’un littoral joliment aménagé complanté de palmiers, de plages de sable, d’un casino et d’un port de plaisance susceptible d’accueillir 800 navires. Eze, 2700 âmes, s’anime sur un territoire aussi escarpé que paysager. Les panoramas azur donnent le vertige. Le village ancien invite à la balade au sein de ses ruelles pavées, quand le chemin de Nietzsche serpente jusqu’à la Grande Bleue. Bono et The Edge du groupe irlandais U2 ne sont pas les seuls à tomber sous le charme de la commune aux multiples facettes. Cap d’Ail obtient son indépendance sur La Turbie en 1908, et le label de station climatique, treize ans plus tard. Des princes russes aux frères Lumière, en passant par Sacha Guitry, Greta Garbo et Winston Churchill, ses illustres pensionnaires assoient la réputation de la péninsule limitrophe de Monaco.
« La demande porte à la fois sur les villas aux larges volumes et finitions luxueuses orientées sur la mer et les appartements de grand standing situés de préférence dans des résidences pieds dans l’eau », note Martine Tosello de Century 21 Lafage Transactions, trois agences entre le Mont-Boron et Villefranche. Parmi les intéressés figurent essentiellement des étrangers en résidence secondaire, européens de l’Est, anglo-saxons, moyen-orientaux voire chinois. Autant de populations en quête d’une villégiature sur la Côte d’Azur, sur la route qui mène de l’aéroport international à la prestigieuse Principauté de Monaco. Actuellement, une bâtisse de 470 m2 surplombant la Méditerranée sur une parcelle de 1500 m2 du Castelet, le seul domaine fermé et gardé du secteur, vaut entre 8 et 10 M €. Parallèlement, on requiert 15.000 €/m2 en échange d’un appartement de 130 m2 en première ligne, ouverts sur des terrasses. Au cours du dernier semestre, les copropriétés entre 10.000 et 13.000 €/m2 connaissent une vitesse de croisière satisfaisante. A l’instar des villas de 2 à 10 M €. Si le marché de Villefranche est plus porteur que celui de Beaulieu, il le doit simplement à la générosité du stock de biens disponibles.
« Le ticket d’entrée du Castelet se situe légèrement sous la barre des 4 M €, un montant correspondant à une bâtisse d’esprit provençal de 270 m2 en parfait état sur un terrain de 1500 m2 ouvert sur la Grande Bleue », précise Mathias Debois-Frogé de John Taylor. Hors du domaine, on trouve encore des demeures équivalentes à partir de 2 M € sur Villefranche et de 3 M € du côté de Beaulieu. Une différence de prix justifiée par la pénurie observée sur le marché berlugan. A l’autre extrême, des propriétés pied dans l’eau dépassent facilement les 20 M €, un segment qui souffre la comparaison avec le Cap Ferrat, une enclave généralement négociée 50 % de plus à bien équivalent. La partie basse de Cap d’Ail recèle des constructions Belle Epoque. Prévoir minimum 15 M € pour 500 m2 habitables et un jardin de 1000 m2 ou plus. La proximité immédiate de Monaco impacte indéniablement l’activité immobilière. Souvent les résidents monégasques s’offrent en complément de leur logement en principauté une maison sur le tracé.
Un constat que Laurent Benedetti de l’agence éponyme partage également, à propos des villas d’Eze indifféremment acquises par les habitants monégasques ou les étrangers en villégiature. 200 m2 sur 1200-1500 m2 avec piscine penchés sur l’immensité azur valent 2,5 M € en parfait état, aux alentours de 1,3 M € avant travaux. Eze-sur-Mer se permet, comme ses voisines, des montées en gamme : compter 5 M € contre 500 m2 de surface habitable et une parcelle de terrain plus importante. L’agent immobilier travaille en parallèle la résidence exclusive L’Etoile d’Eze, sortie de terre il y a une quinzaine d’années. Proche des accès autoroutiers, elle profite d’un environnement paisible, de parties communes parfaitement entretenues et d’une piscine chauffée en surplomb du Cap Ferrat. Elle abrite 80 lots de prestige entre 8000 et 13.000 €/m2, que se partagent 50 propriétaires, essentiellement des résidents occasionnels. Certains appartements possèdent leur propre jardin avec piscine. Un concept décidément très porteur.
