La Californie, l’éden cannois
A l’est de la Cité des Festivals, au sud de la colline de Super-Cannes, l’une des enclaves les plus sélectes de la 3e ville des Alpes-Maritimes arbore un large panel de biens, de la résidence de standing tout service à la luxueuse villa en passant par des constructions contemporaines, neuves et plus intimes.
L’histoire de La Californie démarre lorsque l’hôtel éponyme voit le jour. L’avenue du Roi-Albert se pare alors de demeures, symboles du faste de la seconde moitié du XIXe siècle. Beaucoup ont été, depuis, transformées en copropriétés, dont Le Californie et Villa Saint-Priest. D’autres ne gardent que le parc d’origine : Champfleuri, Saint-Michel ou encore Château Montjoli. Les façades néogothiques voisinent avec les bâtisses d’inspiration orientale ou Art déco, tandis que la nature conserve ses droits au sein de l’harmonieux quartier.
« Il s’agit du plus prestigieux de Cannes après La Croisette », précise Joerg Buchen d’Engel & Völkers. La présence d’un double marché est sans doute l’un de ses meilleurs atouts, des villas de prestige aux appartements dans des résidences avec parc, piscine, tennis, conciergerie, voire navette pour rallier le centre. L’autre argument tient à sa situation, à 10-15 mn de marche du cœur de ville. La Californie bénéficie d’un environnement arboré et paisible en surplomb de la baie de Cannes et des îles de Lérins. Parmi les dernières ventes, le professionnel évoque un appartement entièrement rénové de 200 m2 (trois suites) sis dans un immeuble de grand standing, ouvert sur une généreuse terrasse, la Méditerranée en toile de fond, qu’un Ukrainien en résidence secondaire s’offre moyennant 3 M €. Selon l’état, l’adresse et le panorama, le segment collectif oscille entre 8000 et 14.000 €/m2, osant des incursions à 20.000 €/m2 et au-delà dans les plus beaux penthouses. Après un premier trimestre 2013 relativement calme, l’immobilier cannois suscite un regain d’intérêt.
« Beaucoup recherchent du clé en main, avec la ferme intention de profiter de leur villégiature sans attendre et supporter la lourde charge des éventuels travaux de réfection », indique Georges Fassone de John Taylor, avant de justement décrire un programme de neuf appartements haut de gamme de 148 à 396 m2 habitables, prolongés par des terrasses de 62 à 322 m2, commercialisés, hors penthouse, de 20.000 à 30.000 €/m2. La copropriété intime, un genre qui a le vent en poupe, orientée sur la Grande Bleue, sera fonctionnelle courant 2014. Sur dix ventes actées sur La Californie, deux concernent la résidence principale, huit, la secondaire même si les séjours sont de plus en plus longs et fréquents. Trois relèvent d’une clientèle française, sept, des étrangers. La majorité concerne l’appartement, eu égard à la configuration même du secteur, qui, à l’exception de quelques artères dédiées à la villa telles Montrouge et Reine Elisabeth de Belgique, affiche davantage d’immeubles. A standing équivalent, La Californie présente toujours des tarifs plus attractifs que La Croisette.
« Elle est le berceau historique du faste cannois », insiste Angie Delattre de Michaël Zingraf Christie’s. Plus qu’un quartier, un label internationalement reconnu, une exposition de premier choix et des vues panoramiques sur l’immensité azur, des îles de Lérins à l’Estérel et, par temps dégagé, à la pointe tropézienne. Le marché de la villa démarre à 2 M €. L’essentiel des demandes comme des concrétisations se situent, sur le segment individuel, entre 3 et 5 M €. Pour sa part, l’agence Michaël Zingraf organise, récemment, la cession d’une maison de 200 m2 à remettre au goût du jour, sur une parcelle de 1800 m2 dans un domaine privé et gardé, à 4 M €. Ou plus rare, la signature d’une demeure de 600 m2 sur un terrain de 6000 m2, à 10,2 M €. Le fichier fait état de belles références, parfois historiques, comme l’ancienne propriété d’Estée Lauder - une Belle Epoque de 450 m2 entièrement rénovée dans un jardin de 1280 m2 - affichée à 9.850.000 €. Si la vitesse de croisière est satisfaisante, la professionnelle nourrit quelques espoirs quant aux effets du retour de plus-value à 22 ans et de la mise en place d’un abattement exceptionnel de 25 % pour les affaires conclues avant le 31 août 2014.