La location saisonnière dans les Alpes-Maritimes
Des paysages de carte postale mondialement courus, un espace naturel privilégié entre mer et montagnes, des villes historiquement attractives… Tout concourt au succès de la location saisonnière, un marché souvent considéré par les professionnels comme l’antichambre de l’acquisition.
Chaque année, 10,3 M de visiteurs parcourent la Côte d’Azur, s’y offrant un séjour d’une semaine en moyenne. Les Alpes-Maritimes et Monaco voient tous les jours déferler dans leurs rues de 60.000 à 600.000 touristes selon la période. La France serait le 3e pays le plus touristique de la planète, et la Côte d’Azur, son fleuron derrière Paris. La fréquentation est variée. Britanniques, Allemands, Américains et Européens de l’Est arrivent en tête. Résultat de l’excellente image de la région véhiculée sur l’extérieur et du dynamisme de l’aéroport international, qui dessert de nombreuses capitales. Les Alpes-Maritimes proposent 154.000 lits, dont 40 % en accueil hôtelier, la deuxième capacité de l’Hexagone après la capitale. La location saisonnière campe le compromis parfait : l’intimité d’un logement individuel et un accompagnement hôtelier à doser à l’envi...
« Le précédent exercice s’est déroulé sans heurt dans le 06, sur le littoral azuréen ou dans les villages de renom comme Saint-Paul. 44 % de nos locataires sont Européens de l’Est, une catégorie amenée à se positionner principalement sur les propriétés dites de prestige », commente Arnaud Jacquet de John Taylor. Fort de scores plus conséquents qu’en 2012, le tourisme d’affaire n’a rien à envier à l’été. En témoigne le succès du Festival International du Film et du MIPIM. Un trois-pièces moderne de 80 m2 sur La Croisette se loue 12.000 € la semaine du MIPIM et 25.000 € la dizaine du film. Une villa de huit chambres proche du centre cannois atteint 16.000 € lors du premier rassemblement et 35.000 € au moment du second. Parallèlement, on requiert aux alentours de 100.000 €/mois en été en échange d’une villa de 500 m2 sur le Cap d’Antibes face à la mer ; à partir de 50.000 €/mois contre une villa contemporaine de 300 m2 vers La Californie à Cannes ou 400 m2 habitables du côté de Saint-Paul. Quant au ticket d’entrée du Cap Ferrat, compter environ 75.000 €, la somme exigée pour une petite maison de trois chambres.
« La propriété pied dans l’eau règne sans partage sur l’année 2013. A l’instar du Cap Ferrat sur les destinations prisées par les locataires fortunés. La majorité préfère une architecture contemporaine, exige un état impeccable, un minimum de cinq chambres, un terrain plat, une vue mer panoramique et des prestations hôtelières, du simple entretien de la maison et du jardin à la présence d’un chef cuisinier, d’un masseur, voire d’un chauffeur ou d’un capitaine de bateau », décrit Ana Garcia de Haussmann International. Sur la péninsule bénie des dieux, du goût des russophones, les prix vont de 100.000 à 400.000 €/mois. Les professionnels de la location saisonnière doivent faire preuve de beaucoup de souplesse et offrir un service personnalisé pour fidéliser une clientèle exigeante, qui passe souvent du statut de locataire à celui de propriétaire. Le très haut de gamme ne connaît pas la crise, contrairement à la catégorie intermédiaire. L’objectif : renouveler les baux saisonniers pour éviter la pénurie.
Jean-Philippe Costa de Blue Immobilier rayonne du Cap-Martin à Saint-Tropez, avec une prédilection pour l’est des Alpes-Maritimes. « Le Cap Martin se révèle légèrement inférieur au Cap Ferrat, dès qu’il s’agit de l’hyper luxe, nettement moins représenté sur le premier. Le secteur est aussi bien en dessous quand on aborde les produits plus classiques, notamment les maisons de 250 m2 aux prestations standards, négociées entre 20.000 et 30.000 €/mois. » Beaulieu-, Villefranche-sur-Mer et le Cap d’Ail se valent. Le dernier présente une belle concentration de références attractives. Le Cap Ferrat reste, pour sa part, l’adresse phare des clients les plus exigeants. Difficile, en effet d’évoquer la location saisonnière, sans mettre l’accent sur le service. « Après avoir goûté aux vacances azuréennes, beaucoup veulent prolonger ce sentiment de bien-être. 80 % des acquéreurs de Blue Immobilier ont d’abord commencé par louer », conclut le spécialiste.
