L’arrière-pays de Cannes, des villages aurhentiques
Qu’il fait bon s’établir légèrement en retrait du littoral et de l’ébullition de la Cité des Festivals, au sein de villages authentiques sur les hauteurs verdoyantes. Les professionnels de l’immobilier évoquent un secteur porteur en dépit du contexte international…
Mougins est clairement considérée comme le pendant bucolique de Cannes. 19.270 habitants à son actif… la ville-jardin, articulée autour du village médiéval en colimaçon, doit sa réputation à ses galeries d’art, ses tables de renom et son parc immobilier de qualité. Près de 50 % du territoire se trouvent recouverts d’espaces verts, de pins, de chênes et de cyprès. La commune abrite quatre cliniques, de nombreux établissements scolaires, quarante restaurants, deux hôtels quatre-étoiles et un cinq-étoiles, sans oublier un Eco’Parc de 2,5 ha, agrémenté d’un plan d’eau, d’un amphithéâtre et d’aires de jeux. Le destin de Valbonne est étroitement lié à la création, au cœur de la forêt en 1969, de la technopole de Sophia-Antipolis, 1276 raisons sociales et 26.600 emplois dans la biotechnologie, l’agrochimie, les énergies nouvelles, l’informatique, l’électronique et la communication. Difficile de résister au charme de Valbonne, également ponctué de galeries et d’ateliers d’artistes. Bourgs anciens, prairies, bois et rivières composent le Pays Grassois. D’agréables villages, Opio, Le Rouret et Châteauneuf, offrent une alternative au rivage azuréen fort construit et à la ville de Grasse, une sous-préfecture de 50.250 âmes, située non loin.
« Si la plupart des acquéreurs gardent les yeux rivés sur Cannes dès qu’il s’agit de se divertir, beaucoup choisissent de s’installer à Mougins, d’autant que la seconde est en mesure de tenir la dragée haute en termes de standing à la 3e communes des Alpes-Maritimes », démarre Grégory Piro de Bienvenue.fr Immobilier. Des accès routiers aux infrastructures d’accueil, du large panel de villas aux écoles internationales, rien ne manque. La proximité du parc d’activités de Sophia Antipolis rejaillit positivement sur le volume de transactions jusqu’à 1,5 M €. Au-dessus, place aux grands patrons et aux retraités français et étrangers. Quelques Monégasques s’offrent d’ailleurs une villégiature de week-end, autrement dit une alternative sous le signe de la chlorophylle à la très dense principauté. Le dernier exercice fait état de transactions entre 1 M € - la somme requise contre une maison de 150 m2 en bon état sur une parcelle de 2500 m2 avec piscine - et 4 M € - le montant exigé en échange d’une villa de 300-500 m2, parfois orientée sur la baie de Cannes. Valbonne conjugue la qualité de vie au quotidien, drainant sur son marché hebdomadaire les habitants des communes voisines. Plus jeune, la clientèle tire ses revenus de Sophia. Les familles anglo-saxonnes sont attirées par le Centre International de Valbonne. La grande majorité injecte de 700.000 à 2,5 M €, le ticket d’entrée correspondant à une bâtisse de 120 m2 sur un terrain de 1000 m2, sans nuisance aucune. Correctement estimés, les biens partent dans un délai maximum de 45 jours.
Jeanne-Chantal Brun-Signoret de L’Adresse Opio Rouret Immobiler travaille les cités d’Opio, Le Rouret, Châteauneuf-de-Grasse, et Roquefort-les-Pins situées à 30 mn de Nice. La campagne est préservée, et le bâti, moins dense et ostentatoire que dans la première ceinture cannoise. Généralement, les acheteurs déboursent de 500.000 à 2 M €. 85 % visent le marché de la résidence principale, les 15 % restant se répartissant entre les Hexagonaux, les expatriés et les Européens du Nord, mus par le soleil, la faible distance qui sépare l’adresse de l’aéroport international et l’excellente image véhiculée sur l’extérieur. La campagne aux portes des grandes agglomérations, entre mer et montagne… Il n’en faut pas plus pour séduire les résidents secondaires. Parmi les dernières signatures, la spécialiste décrit une propriété à Châteauneuf - une maison principale de 300 m2 et un pavillon d’amis de 70 m2 orientés sur la Grande Bleue - tombée dans l’escarcelle d’un retraité finlandais moyennant 1.850.000 €, bien décidé à y passer l’hiver, et une bastide ancienne de 300 m2 à restaurer sur une parcelle arborée de 6000 m2 du côté d’Opio, à 1,3 M €. Déjà installé dans la région, le couple-acquéreur s’apprête à dépenser 500.000 € dans les travaux de réfection. La différence de prix, longtemps au détriment du Rouret, tend à s’estomper. Les intéressés reconnaissent, notamment, au site ses vallons verdoyants. Depuis trois décennies dans la profession, Jeanne-Chantal Brun-Signoret insiste sur la bonne résistance du Pays Grassois, moins réactif aux flambées et aux baisses que les villes du bord de mer.
« Le luxe n’est pas l’apanage du littoral. L’arrière-pays cannois arbore, également, des propriétés de prestige », précise Malcolm Bruce-Jones de Bruce International Properties. Récemment, une belle demeure trouve preneur sur Vence à 20 M €. Autour de Grasse, des propriétés se vendent entre 3 et 5 M € avec des exceptions comme le Château de La Rourée, qui s’est négocié au-delà de 10 M €. Actuellement, on demande 3.950.000 € en échange d’une bâtisse en pierre de 600 m2 sur un terrain de 5 ha au Bar-sur-Loup. Depuis une année déjà, les Européens de l’Est s’intéressent à la zone, conscients d’obtenir, comparé à Mougins, plus d’espace et d’intimité à budget équivalent. Sous la barre du million d’euros, l’activité se porte bien. Entre 1 et 6 M €, le marché marque le pas. Les prix actés sont parfois inférieurs de 20 à 30 % aux valeurs affichées en première instance. Les vendeurs du secondaire, rarement dans l’urgence ou le besoin, testent, quand les acheteurs, parfaitement au fait des barèmes, visitent, comparent, multiplient les exigences et négocient.
