L’arrière-pays de Cannes séduit les investisseurs fortunés
L’immobilier n’échappe pas aux phénomènes de mode. Alors que les dernières années ont été celles de la consécration des centre-ville et littoraux azuréens, l’heure serait à un regain d’engouement pour les espaces plus bucoliques, l’intimité et le calme.
Considérée comme la banlieue chic et verte de la Cité des Festivals, Mougins tient le haut de l’affiche. Un succès que la ville-jardin, sise à seulement 6 km de la célèbre Croisette, doit au charme de son village médiéval en colimaçon, à ses galeries d’art, à ses excellentes tables et à la qualité de son parc immobilier. 19.000 personnes résident dans la commune, largement développée à l’horizontale. La moitié du territoire seulement se révèle construite. Plus de 62 % des habitants vivent en villa. Mougins accueille quatre cliniques, des établissements scolaires jusqu’au collège dont une école internationale, une partie de la technopole de Sophia-Antipolis ou des équipements tels que l’IME Mirasol et l’Eco’parc, 2,5 ha, un plan d’eau, un amphithéâtre et des aires de jeux. Valbonne voit sa vocation se modifier au moment de la construction, en 1969, de Sophia-Antipolis, 1276 sociétés et 26.000 emplois créés en pleine forêt. A quelques encablures, le Pays grassois décline cités anciennes, bois, prairies et rivières. Une palette provençale portée par Opio, Le Rouret, Châteauneuf… Autant de petites cités édifiées autour de Grasse, la capitale mondiale du parfum. La sous-préfecture des Alpes-Maritimes n’abrite pas moins de 51.600 habitants et toutes les infrastructures nécessaires au quotidien.
« Arrière-pays est une dénomination trompeuse. Nos secteurs, Roquefort-les-Pins/Valbonne, Opio/Le Rouret, Châteauneuf/Bar-sur-Loup, Grasse et même l’intérieur varois restent extrêmement proches de Cannes et du littoral. En parlant de « hinterland », les Allemands évoquent mieux la réalité territoriale : ces espaces bucoliques s’épanouissent, en effet, juste derrière la côte méditerranéenne », introduit Bertrand Bocris de Michaël Zingraf Christie’s International Real Estate. « La plupart de nos clients investissent en résidence secondaire. 85 % sont étrangers, majoritairement européens, les Anglo-Saxons manifestant un regain d’intérêt pour la destination et les ressortissants des pays de l’Est voyant là une alternative moins onéreuse aux caps. Rassurés par la présence d’écoles internationales et séduits par les six golfs, ils injectent de 1 à 20 M €, quand le cœur de cible se situe entre 1,5 et 5 M €. » Le contemporain n’excède pas 5 % du parc immobilier, où le provençal traditionnel règne sans partage. Le moulin voisine avec le mas, la bastide et la maison de hameau. Ici, point de luxe ostentatoire, mais une authenticité élégante, de plus vastes parcelles et un rapport qualité/prix réellement intéressant. Parmi les dernières transactions orchestrées par l’enseigne, le professionnel décrit un château du XVIIIe siècle de 750 m2 sur 1 ha, sis en plein village varois, acquis par un Monégasque en quête de verdure moyennant 2,4 M €, et une villa de 340 m2 sur un terrain de 3500 m2 de Roquefort-les-Pins, à 2,6 M €.
« L’essentiel des transactions de l’arrière-pays cannois réalisées par Marly Privilège au cours de la dernière année s’échelonne de 1 à 2,5 M €, une tranche de prix réellement active. Elles concernent essentiellement Mougins. Toute la difficulté de l’agent immobilier réside dans la recherche du point d’équilibre entre l’offre et la demande, entre la gourmandise des propriétaires et la volonté des acheteurs d’obtenir le meilleur du contexte actuel », commente Carole Senac. Sous la barre du million d’euros, les autochtones sont plus timides. Autour du million d’euros, la clientèle est française, souvent composée de Parisiens désireux de s’offrir une retraite au soleil. Au-delà de 2 M €, les Nord-européens en vacances se positionnent. La maison de 250 m2 sans vue, sur un terrain plat, est à la peine, plus difficile à écouler que par le passé. La vue mer, le calme et une adresse prisée, telle Les Colles, Saint-Barthélémy et L’Etang, figurent parmi les critères récurrents.
Quelques incursions à Opio et Valbonne exceptées, Aurélie Provost de Luxury & Family rayonne essentiellement sur Mougins, dans une gamme de 1 à 4 M €, malgré la vente à 10 M € d’une propriété à des Irlandais en résidence principale, mus en partie par le caractère international du secteur et la proximité de l’aéroport Nice Côte d’Azur. Les férus d’arrière-pays ciblent l’environnement naturel et verdoyant tout autant que la dimension humaine des communes. Il arrive aussi que certains, arrêtés sur Cannes en première instance, optent finalement, à budget équivalent, pour ces terres intérieures et des surfaces plus généreuses. Si la réputation d’Opio et de Valbonne demeure régionale, celle de Mougins dépasse largement les frontières du pays.