Le Cap d’antibes, un placement pérenne
Sise au sud de la deuxième ville des Alpes-Maritimes, la péninsule s’élance vers la mer, à l’est du quartier balnéaire de Juan-les-Pins. Elle se développe à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Anglais et Russes font alors bâtir de luxueuses propriétés sur le promontoire rocailleux.
A la fin du XIXe, James Wyllie pourvoit la zone en terre. C’est ainsi que les roses Meilland, Loenetti, Astoux et Richardier voient le jour. A la même époque, le botaniste Thuret pare le site d’essences rares, dont le palmier et l’eucalyptus. Le Cap d’Antibes arbore, aujourd’hui, 3,7 km2 et accueille près de 1500 habitants à l’année, affichant l’une des densités les plus basses du littoral azuréen. L’esprit village, auquel contribuent les commerces et l’école, règne sans partage.
« La clientèle est cosmopolite. Parmi les acheteurs de 2012, on compte des Français, des Russes, des Suisses, des Américains et des Hollandais », notent Martine Lemoine et Daniel Levant du groupe Michaël Zingraf - Christie’s. Les transactions orchestrées par l’enseigne au cours du précédent exercice s’échelonnent de 2 M € - la somme requise en échange d’une villa rénovée de 150 m2 aux finitions contemporaines sur un terrain de 1000 m2 au calme - à 6 M € - le montant exigé contre une bâtisse d’esprit provençal en parfait état de 300 m2 habitables sur un terrain de 2000 m2. A l’heure actuelle, les demandes vont de 2 à 20 M €. Sous la barre des 2 M €, elles sont très difficile à satisfaire. Dans le contexte économique, les intéressés espèrent la bonne affaire. Or, les propriétaires du cap, rarement dans le besoin ou l’urgence, n’ont aucun intérêt à brader leur fief. D’autant que le placement se révèle sûr, pérenne et générateur de plus-value à moyen et long terme. Toute la difficulté pour l’agent immobilier tient à trouver le point d’équilibre entre les attentes des uns et les prétentions financières des autres. Plus qu’une adresse, le Cap d’Antibes est un art de vivre : l’ambiance est sereine et conviviale et l’intimité de chacun, farouchement préservée.
« Récemment, l’agence Magrey & Sons organise la cession d’une villa en excellente condition de 280 m2 dans un jardin de 2000 m2 jouissant d’une vue sur la Grande Bleue, moyennant 6,9 M €, et d’une autre de 250 m2 sur 1000 m2 en front de mer, à 6,5 M € », précise Jacques Piat. Dans les deux cas de figure, les acheteurs sont russes. Les Européens de l’Est vouent un attachement historique à l’avancée de terre bénie des dieux. Les acquéreurs se répartissent en deux catégories : les amateurs de maisons sécurisées et clé en main orientées sur la Méditerranée et ceux disposés à engager de lourds travaux à condition d’obtenir un rapport qualité/prix cohérent. Les notions d’investissement et de réserve patrimoniale guident leur démarche. Les inconditionnels du secteur préfèrent attendre la référence idéale que de reporter leur choix sur une autre ville, conscients de la renommée mondiale de la péninsule. L’Hôtel du Cap porte haut ses couleurs, quand l’extension du port de plaisance, la renaissance du Provençal et l’inauguration du nouveau Palais des Congrès devraient contribuer à son rayonnement.
« Le marché se tend faute de véritables vendeurs, échaudés par le cadre fiscal. Surtout qu’une fois la transaction actée, il faut placer l’argent. Malheureusement, les perspectives bancaires sont peu alléchantes », constate Aurélien Monnier de l’Agence du Cap d’Antibes. Cette frilosité est classique des périodes dites de crise. De leur côté, les acquéreurs sont informés et décidés à coller aux prix de marché. Les Scandinaves se montrent particulièrement actifs sur la gamme 1,5-3 M €. Au-dessus, place aux Européens de l’Est et aux Moyen-Orientaux. Auprès de cette clientèle exigeante et pressée, le bien en parfait état a plus de chance de trouver preneurs. Récemment, des ventes autour de 10 M € ont été enregistrées. Mais encore une fois, à ces niveaux de transaction, la discrétion et la confidentialité sont de mise.
