Le Cap d’Antibes, une valeur pérenne
L’épopée du Cap d’Antibes, déjà connue sous l’Antiquité, démarre véritablement au milieu du XIXe siècle. Britanniques aisés et Russes Blancs, sous le charme de la péninsule bénie des dieux, font construire de somptueuses villas. Plus de 150 ans plus tard, l’engouement reste d’actualité.
Le versant ouest du Cap d’antibes regarde les îles de Lérins, quand l’est se dresse face aux reliefs du Mercantour. 1460 personnes habitent à l’année ce petit paradis de 3,7 km2 à la végétation luxuriante.
« La désaffection de la clientèle d’Europe de l’Est, tout autant motivée par un environnement politique particulier que par des contingences économiques peu propices aux achats immobiliers à l’étranger, s’est particulièrement faite ressentir sur le front de la location saisonnière. A notre niveau, nous observons un recul de fréquentation ces deux dernières années de 40 % », notent Frédéric Demeyer et Guillaume Turquois de l’Agence de la Garoupe. Résultats des courses : un tassement des prix et une prise de conscience générale salutaire. Les véritables vendeurs font désormais preuve de cohérence dans leurs estimations ou a minima d’une capacité d’écoute. Les professionnels se disent, aujourd’hui, optimistes : « les Européens du Nord se montrent particulièrement actifs sur la tranche large comprise entre 2,5 et 10 M € ». Au-delà, le marché est certes plus calme, parfois encore volatil et incertain. Mais, le contexte a permis de gagner en qualité et en espace. Pour 2,5 M €, nous sommes aujourd’hui en droit d’attendre une villa de 200-230 m2, dotée d’une petite ouverture sur la mer, qui aurait coûté 3 M € en 2013. Une propriété de 400 m2 habitables sur une parcelle de 2000 m2 du versant ouest, pourvue d’une vue panoramique sur la Grande Bleue, vient justement de trouver preneurs moyennant 8,5 M €, soit 25 % de moins qu’il y a cinq ans. Présents sur le secteur depuis trois décennies, les spécialistes, convaincus du retour prochain des Anglo-saxons, n’hésitent pas à se lancer dans deux importants projets de rénovation, pas moins de 1000 à 1600 m2 habitables entre 20 et 25 M €. « Une certaine clientèle fortunée et exigeante demeure attachée aux généreuses surfaces et aux prestations exclusives », justifient-ils.
« Depuis le début de l’année, nous signons actes et compromis », poursuit Daniel Levant de Michaël Zingraf Real Estate Christie’s. Un Européen du Nord s’offre une maison de 300 m2 et un beau panorama azur pour une somme comprise entre 4 et 5 M €. Il s’y installe bien décidé à effectuer les allers-retours professionnels avec sa capitale d’origine. Une petite maison en bon état de 100-150 m2, sans jardin ni piscine mais avec une jolie vue mer, trouve preneurs entre 1,5 et 2 M €. « Le Cap d’Antibes est une adresse label, synonyme de qualité de vie, un état d’esprit, une promesse de quiétude. Il fait bon s’y balader : les commerçants soignent l’accueil et les voisins se saluent. L’atmosphère est à l’apaisement. En témoigne le turn-over, inférieur par exemple à celui observé dans les beaux quartiers de Cannes. Le micromarché renferme quelques 1100 propriétés, un parc immobilier sans possibilité d’extension garant de la pérennité du placement. De nombreuses maisons présentent encore un potentiel de rafraîchissement, voire de rénovation. Il s’agit simplement de convaincre les acquéreurs de se lancer dans l’aventure. »
« 2017 est une année charnière sur le plan politique en France. Depuis les élections, les pays voisins ont les yeux rivés sur nos orientations fiscales notamment », complète Aurélien Monnier de l’Agence du Cap d’Antibes. S’il arrive que certains propriétaires nourrissent encore des prétentions quant à leurs attentes, globalement le stock antibois affiche un réel choix de biens, souvent négociés d’environ 15 %. Certains vendeurs, échaudés par les offres trop audacieuses, vont jusqu’à retirer leur fief des tablettes. Preuve que peu ont réellement besoin de vendre. Le Cap d’Antibes, comme toutes les adresses dites premiums, constitue un pari sur l’avenir du point de vue des acheteurs comme des propriétaires d’ailleurs. L’attente est souvent une stratégie. Maintenant, les références rares et correctement estimées ne tardent pas à remporter tous les suffrages. A l’instar de cette villa de 200 m2 à restaurer sur le versant ouest face à la Méditerranée partie entre 4 et 5 M €. La vue mer et l’environnement calme sont autant de critères plébiscités par tous.