Le nord-Vaucluse, une adresse authentique
Construite non loin des grandes villes de l’axe rhodanien au pied du Mont-Ventoux, Vaison-la-Romaine, l’un des pôles urbains du nord-Vaucluse, s’entoure d’une nature exubérante, traversée par l’Ouvèze. Le secteur présente un immobilier haut de gamme, aussi qualitatif que méconnu.
La cité se trouve au cœur d’un projet de deux parcs naturels régionaux : les Baronnies provençales et le Mont-Ventoux. Réputée pour ses églises médiévales, elle s’inscrit comme l’un des plus beaux détours de France. Les places anciennes se coiffent de fontaines, alors que les vestiges du Vasio Vocontiorum rappellent les temps antiques. Les festivals et autres manifestations attirent un public toujours plus fourni.
« Que l’on se rapproche du Pays Voconce, du Mont-Ventoux, du Comtat Venaissin ou des Dentelles de Montmirail, le territoire fait la part belle à la vigne, l’olivier et la truffe. Les villages perchés, dont la plupart vivent à l’année, parsèment cette Provence secrète et préservée. Les paysages se succèdent et ne se ressemblent pas. Seulement 20-25 mn de voiture les éloignent de l’autoroute et 30-45 mn de la gare TGV d’Avignon », décrit Martial Brethenoux du groupe Michaël Zingraf. Ici, les agriculteurs cèdent rarement leur fief. Quant aux nouveaux arrivants, manifestement sous le charme de la région, ils ne se bousculent pas sur le marché de la revente. D’où la faible mobilité que l’on observe dans le coin. Rares, les produits de qualité trouvent preneurs assez facilement, dans la mesure où ils respectent une certaine logique de prix. La catégorie dite de prestige suscite l’intérêt des Français et des étrangers (Anglais, Belges et Suisses) qui profitent d’une parité monétaire avantageuse. Prêts à se partager le segment du secondaire à part égale, ces néo-ruraux en quête d’authenticité apprécient les mas cernés de plusieurs hectares de terrain. D’ailleurs, ils nourrissent souvent le projet de venir s’y installer au moment de la retraite. D’autres souhaitent clairement développer une activité de chambre d’hôte. Un couple d’Helvétiques vient, par exemple, d’injecter 600.000 € dans une bâtisse à retaper près de Mazan, bien décidé à se livrer à une exploitation touristique après réfection. Quelques célébrités s’offrent un pied-à-terre, dont Mimi Mathy et l’actrice anglaise Keira Knightley. Il convient de distinguer trois tranches. Entre 600.000 et 900.000 €, une gamme frappée par la pénurie, on découvre d’anciennes bâtisses agricoles à refondre intégralement ou déjà retapées. Le créneau 1-2 M € se révèle porteur en 2008, plus calme en 2009 et 2010 et recommence à réunir des adeptes en ces temps troubles où la pierre apparaît, plus que jamais, comme une valeur-refuge. Concrètement, cette somme correspond à 300-500 m2 habitables dans un secteur calme, près des commerces d’un bourg. Si la clientèle se montre friande de vues dégagées, elle n’en demeure pas moins difficile à satisfaire, les plus belles propriétés se répartissant en plaine. Au-dessus de 2,5 M €, il s’agit de prendre la direction des domaines viticoles. Une maison de 620 m2 sur 4 ha, orientés sur le Pays Voconce, est affichée à 3,2 M €, lorsque l’on requiert 6 M € en échange d’un palais vénitien de 1600 m2, sur 14 ha en Drôme Provençale.
Arnaud Bercker d’Accord Immobilier officie dans un rayon d’une douzaine de kilomètres autour de Vaison, un univers homogène émaillé de villages provençaux, même s’il n’hésite pas à oser des incursions au-delà à condition que le charme du bâti le justifie. L’immobilier est mixte, présentant d’importants écarts de coût, du simple terrain à bâtir de 700 m2 à partir de 90.000 € à la demeure estimée à plusieurs millions. Un ancien moulin restauré de 470 m2 sur 12.000 m2, paysagers, clos de murs et rehaussés d’un étang et d’une piscine, vaut actuellement plus de 2 M €. Ces cinq dernières années, le spécialiste note une recrudescence de demandeurs susceptibles d’engager de tels budgets. Fin août, l’un d’entre eux paie 1.360.000 € un environnement unique et des prestations luxueuses, malgré des surfaces intérieures et extérieures des plus raisonnables. Le niveau d’exigence augmente dans les mêmes proportions que les tarifs. Peu à peu, Vaison devient au nord-Vaucluse ce que Gordes est au Luberon et Saint-Rémy, aux Alpilles. Il arrive que la première récupère les clients des deux autres destinations, trop heureux d’échapper à la morosité hivernale des parcs naturels et aux barèmes parfois prohibitifs. A référence équivalente, l’amplitude de valeurs atteint ou dépasse, en effet, 30 %.
Stéphanie et Jean-Marc Goubert de G. Immobilier de Prestige n’acceptent aucun mandat sous la barre des 600.000 €. Un choix stratégique qui les conduit sur une zone étendue, de Caderousse à Sault. A 1 M € et plus, place aux mas, bastides et autres bergeries, de 300-350 m2, fraîchement relookés. Au-dessus de 4 M €, on peut prétendre à des châteaux médiévaux ou viticoles. Les premiers possèdent l’aura de la pierre matinée par les siècles, les seconds, des surfaces habitables généreuses et un vignoble en activité. On requiert, ainsi, de 4 à 5 M € contre cette forteresse de 600 m2 à la décoration ultra contemporaine et son jardin de 3000 m2. Le mélange d’ancien et de moderne fait recette. Ce type d’habitat séduit le même profil acquéreur que le Luberon ou les Alpilles, souvent lassé par les rythmes saisonniers des fleurons du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône et sensible aux atouts intrinsèques de ces bâtiments d’exception. Jusque-là, le nord authentique ne draine pas le même afflux de population. Subsistent encore des unités à rénover et un réel potentiel de développement, à l’instar de cette demeure de maître de 1500 m2, séparée de Vaison de 2 km seulement, proposée à 1,2 M €. Il convient, cependant, de préciser que la majeure partie des transactions menées à terme sur le segment dit de luxe évolue de 800.000 à 1 M € et au-delà de 1,5 M €.
Par Laetitia Rossi
