Le parc naturel régional du Luberon
77 communes, 51 en Vaucluse et 26 dans les Alpes-de-Haute-Provence, composent le Luberon, traversé par le massif éponyme. Il s’étend sur 75 km, de Cavaillon à Forcalquier, englobant les Monts du Vaucluse. 176.500 personnes l’habitent à l’année.
Les châteaux fortifiés, les villages anciens et l’habitat traditionnel évoquent onze siècles d’histoire, tandis que les terres agricoles s’épanouissent en plaine. Entre villages et corps de ferme, les hameaux, influences alpines, se développent dès le XVIe siècle. Les sources, les routes et les marchés ne sont jamais bien loin. Chaque pierre raconte l’histoire d’une famille, d’une époque. Maisons de villages médiévales, bastides, fermes, cabanons, et autres mas, denrées aussi authentiques que recherchées, s’inscrivent dans le paysage de carte postale.
« Depuis début 2018, les demandes de visite vont bon train dans des budgets généralement compris entre 600.000 et 1,6 M € », décrit Marie-Madeleine Nelson d’Un Mas en Provence. La fourchette basse correspond à une maison récente au confort moderne de trois ou quatre chambres - 150-200 m2 habitables sur une parcelle de maximum 3000 m2 avec piscine. La haute permet de briguer un mas restauré de 250-300 m2 (quatre-cinq chambres) sur un terrain de 5000 m2 doté d’une vue dégagée et d’un véritable espace piscine avec pool-house et cuisine d’été. Les incursions au-delà de 3 M € sont moins fréquentes et souvent déclenchées par des étrangers, Britanniques, Belges ou Américains. Ce seuil implique la présence de généreuses salles de réception, de bureaux, de chambres systématiquement prolongées par des salles de bains attenantes et des garages fermés. La professionnelle note deux types d’acquéreurs. Les « pro-Triangle d’Or » apprécient les adresses labels et les fêtes entre amis. Les amateurs de grands espaces, de véritables domaines, poussent au-delà d’Apt et de Bonnieux, profitant de prix inférieurs de 10-15 % à bien équivalent. Ils visent le retour à la nature, l’intimité, la discrétion et la confidentialité. Sans oublier l’immersion parmi les autochtones. L’examen des trois dernières années montre une stabilisation des prix à la baisse de 2 %. 2017 témoigne d’une hausse du nombre de ventes de 14 % en Vaucluse. Les taux d’intérêt sont encore bas, les indicateurs, au vert, et la menace du Brexit semble plus que jamais fort éloignée. L’embellie constatée au précédent exercice se confirme en 2018.
« L’activité est fluide, constante et homogène sur l’ensemble du parc naturel régional », s’enthousiasment Alice et François Sanchez de Pierres & Tradition, à la tête de trois agences à Apt, Céreste, à 18 km de la sous-préfecture, et Roussillon, à 10 km. Parmi les dernières transactions, les spécialistes reviennent sur une maison récente - 200 m2 habitables sur 2000 m2 - sise dans un quartier calme du très touristique village de Roussillon. Après une année passée en location à Ménerbes, des Ecossais à la retraite jettent leur dévolu sur ce bien qu’ils paient 600.000 €. Des Australiens, décidés à passer six mois par an sur place, s’offrent, ensuite, une bâtisse en pierre avec vue sur le célèbre village de Gordes - 200 m2 à remettre au goût du jour sur 1,4 ha - moyennant 950.000 €. « Un coup de cœur des propriétaires sur une prise de vue par drone puis, séduits par la construction en pierres sèches tout autant que par la vue imprenable », se rappelle Alice Sanchez. Une ferme du XIXe siècle à rénover intégralement au pied du massif du Luberon - 260 m2 sur 7 ha - fait ensuite le bonheur de locaux porteurs d’un projet agricole. Les beaux terrains à bâtir sont rares. L’un d’entre eux offrant des possibilités de construction de 250 m2, situé à Roussillon, vient de trouver preneur à 175.000 €.
« La vue, le calme, l’intimité et la proximité des commodités constituent les critères récurrents », poursuit Joy Masson de Joys of Provence. Roussillon, Goult, Saint-Saturnin, Gordes, Ménerbes et Bonnieux tiennent le haut de l’affiche. 70 % des acquéreurs expriment un choix arrêté pour le Luberon, voire pour certains villages exclusivement. Le tiers manifeste une envie plus large de Provence, prêt à faire des choix souvent disparates. C’est le cas d’un visiteur, qui vient justement d’opter pour la Drôme Provençale. Mais le secteur concurrent reste, généralement, Les Alpilles. Les villages comme l’atmosphère souffrent la comparaison. Si leurs segments prestige se valent, le Luberon se revendique moins venté et moins saisonnier. Parmi les acquéreurs, majoritairement âgés de 45 à 60 ans, 20 % sont des autochtones, 20 %, en provenance de l’axe Lille-Paris-Lyon, 60 % internationaux. L’intérêt pour le haut de gamme est toujours vivace. Rien que sur le mois en cours, quatre acheteurs potentiels se disent pourvus de budgets supérieurs à 5 M €. De quoi envisager cette bâtisse entièrement rénovée selon les standards contemporains et les normes hôtelières avec ascenseur et décoration dernier cri sur un terrain de 7 ha à Ménerbes, proposée à près de 7 M €.
