Le Sud-Luberon : une pénurie de biens
Le Sud-Luberon : une pénurie de biens
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Le Sud-Luberon : une pénurie de biens

Le secteur, sis à l’extrême sud-est du Vaucluse, réunit 22 villes, partagées entre les Portes du Luberon, la communauté de communes Luberon-Durance et le Pays d’Aix où se trouve Pertuis. Si cette dernière dispose sur place de tous les services et équipements d’une ville de plus de 20.000 habitants, La Tour d’Aigues et sa région possèdent des atouts du goût des autochtones comme des résidents secondaires, également sous le charme de Lourmarin, l’adresse sélecte.


Les localités, édifiées au sein du parc naturel régional qui s’étend du Luberon à la plaine de la Durance, hébergent quelque 53.000 personnes à l’année, alors qu’elles attirent de nombreux vacanciers. Les Alpes-de-Haute-Provence, les Bouches-du-Rhône et le Var marquent les limites de l’entité. Pertuis, au croisement des axes Aix-Forcalquier et Manosque-Cavaillon, totalise 20.300 habitants et toutes les infrastructures nécessaires au quotidien. Mais c’est à Lourmarin, le site touristique par excellence, que revient le mérite de porter haut les couleurs du sud Luberon, quand La Tour d’Aigues, entourée de vignes, se distingue par ses établissements scolaires et son tissu commercial de proximité.

« Le marché n’a pas encore recouvré le dynamisme de 2006 et 2007, malgré un portefeuille clients hyper qualitatif, associé à un niveau d’exigence pointu », avouent Sophie Cittadino et Christophe Chapelon de Michaël Zingraf Lourmarin. Sur le créneau du secondaire, la spécialité du groupe immobilier, les acquéreurs, pourvus, dans la plupart des cas, de 1-2 M €, recherchent des mas en pierres joliment rénovés, des environnements bucoliques et tranquilles et des vues dégagées. Après la cession juteuse d’un appartement à Londres, un couple de Français concèdent 1.860.000 € en échange d’une propriété de 300 m2 habitables, auxquels s’ajoutent de nombreuses dépendances à fort potentiel de développement, sur un terrain de 3 ha complanté d’oliviers et d’arbres fruitiers. Un Belge est actuellement intéressé par une unité à restaurer de 550 m2 sur une parcelle de 8 ha située en zone agricole au pied du Luberon, à 1,6 M €. S’il vise en premier lieu la villégiature, il n’exclut pas l’installation définitive au moment de la retraite.

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Au cœur d’un des plus beaux villages du sud Luberon, cette maison bourgeoise du XVIIe siècle développe environ 183 m2 (trois chambres) sur trois niveaux, prolongés par une vaste terrasse et une tropézienne jouissant d’une vue imprenable. Entre 1,3 et 1,5 M €. Janssens Immobilier (04 90 75 96 98).
Au cœur d’un des plus beaux villages du sud Luberon, cette maison bourgeoise du XVIIe siècle développe environ 183 m2 (trois chambres) sur trois niveaux, prolongés par une vaste terrasse et une tropézienne jouissant d’une vue imprenable. Entre 1,3 et 1,5 M €. Janssens Immobilier (04 90 75 96 98).
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Ce mas de Cucuron, 250 m2 habitables (cinq chambres), consacre le mariage de l’authenticité et de l’esprit design. Le terrain de 7421 m2 accueille 3000 m2 de vignes et une piscine à débordement. 1.155.000 €. Agence Bonpré (04 90 07 30 07).
Ce mas de Cucuron, 250 m2 habitables (cinq chambres), consacre le mariage de l’authenticité et de l’esprit design. Le terrain de 7421 m2 accueille 3000 m2 de vignes et une piscine à débordement. 1.155.000 €. Agence Bonpré (04 90 07 30 07).
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Ce moulin du XVIIIe siècle s’ouvre sur un jardin de 2800 m2. L’habitation principale (370 m2) mélange savamment le caractère ancien et les éléments contemporains. Un loft de 100 m2 permet de loger les amis et l’ancienne salle des machines offre un beau potentiel de rénovation. 1.815.000 €. Michaël Zingraf (04 90 68 85 85).
Ce moulin du XVIIIe siècle s’ouvre sur un jardin de 2800 m2. L’habitation principale (370 m2) mélange savamment le caractère ancien et les éléments contemporains. Un loft de 100 m2 permet de loger les amis et l’ancienne salle des machines offre un beau potentiel de rénovation. 1.815.000 €. Michaël Zingraf (04 90 68 85 85).

« La pénurie de biens de qualité sur Lourmarin, Ansouis et Cucuron, incontestablement les villages les plus prisés du coin, est particulièrement problématique, d’autant que la demande se révèle aussi sérieuse que soutenue », précise Rudi Janssens de Janssens Immobilier. Idéalement placé, à 30 mn d’Aix-en-Provence et 50 mn d’Avignon, Lourmarin offre des commerces ouverts à l’année et un agenda culturel riche. La patrie d’Albert Camus et son château, où sont organisés des concerts, des expositions et des ateliers d’art, exercent un véritable attrait sur la région, mise en lumière par Peter Mayle, l’auteur d’« Une année en Provence ». Le bourg perché d’Ansouis, aussi facilement accessible que le précédent, conserve tout son cachet. Tranquille à souhait, il abrite également un château qui n’avait pas manqué, au moment de sa cession, de susciter la convoitise de Pierre Cardin. A l’écart des grands flux touristiques, Cucuron réunit de plus en plus d’adeptes. Le restaurant La Petite Maison possède un macaron, quand la coopérative viticole se montre particulièrement active. Le clé en main fait des émules, car beaucoup reculent devant la perspective de colossaux travaux. En ce moment, trois fermes de 500 m2 et plus, du côté de Lourmarin, affichées entre 1 et 1,5 M €, peinent justement à remporter les suffrages. En termes de prix comme de qualité de bâti, Lourmarin, Ansouis et Cucuron souffrent la comparaison avec le triangle d’or formé par Gordes, Ménerbes et Bonnieux, alors que le Pays d’Aigues se rapprocherait davantage du Grand Luberon. A la différence, cependant, que le sud se partage plus équitablement entre résidences secondaires et principales. La zone demeure, en outre, sur le segment de la villégiature, moins onéreuse que le Pays d’Aix, la bastide comme le jardin qui l’accompagne étant traditionnellement plus sophistiqués que le très typique mas.

« L’un des principaux atouts du Pays d’Aigues réside dans la proximité de la gare TGV d’Avignon, construite à 40 mn de route et de l’aéroport de Marseille-Marignane, à 50 mn », complète Marie-Christine Valette de l’Agence Bonpré, qui rejoint son confrère sur la double casquette du site. S’y retrouvent, en effet, les actifs du cru, les retraités originaires de la France entière et les étrangers, majoritairement nord-européens. Bien sûr, les niveaux d’investissements diffèrent d’un groupe social à l’autre, les deux derniers engageant des enveloppes souvent supérieures à 500.000 €. A titre d’exemple, un client vient d’échanger 650.000 € contre 190 m2 sur une parcelle de 2000 m2 agrémentée d’une piscine dans un joli hameau en pierres, tandis que le primo-accédant dispose d’un choix de maisons de village entre 150.000 et 230.000 €. « Au Pays d’Aigues, moins du quart des acquéreurs cible l’usage secondaire pur. Le bien d’un certain cachet débute à 600.000 € et dépasse rarement le million, en dépit de quelques incursions à 2 M € et plus », conclut la professionnelle, heureuse de la progression constante observée sur le site.

Par Laetitia Rossi