Le Triangle d'Or et la location saisonnière
L’excellente réputation de l’espace défini par les trois stations balnéaires Saint-Jean-Cap-Ferrat, Beaulieu- et Villefranche-sur-Mer remonte au XIXe siècle. Au fil des décennies, la renommée du site maritime, préservé de l’urbanisation galopante ne cesse de s’affirmer, au point de faire les yeux doux, chaque été, aux nantis de la planète
L’excellente réputation de l’espace défini par les trois stations balnéaires Saint-Jean-Cap-Ferrat, Beaulieu et Villefranche-sur-Mer remonte au XIXe siècle. Au fil des décennies, la renommée du site maritime, préservé de l’urbanisation galopante ne cesse de s’affirmer, au point de faire les yeux doux, chaque été, aux nantis de la planète.
L’impact de la crise
Jonathan Gray, directeur de Beauchamp Estates, évoque les effets de la conjoncture économique internationale sur le marché de la location saisonnière au sein du Triangle d’Or. Le secteur géographique composé par Villefranche-sur-Mer, Saint-Jean-Cap-Ferrat et Beaulieu se caractérise par un parc immobilier haut de gamme. En ces temps troubles, les budgets témoignent toujours d’une tendance à la baisse, plus par réflexe ou mimétisme des locataires que par besoin réel d’obtenir un rabais. Mus par une demande relativement soutenue et un taux de remplissage correct observé en juillet et en août 2009, les propriétaires tiennent leurs positions. Le marché de la villa profite du recul du volume des transactions, les deux parties reportant leur projet d’achat ou de vente. Les premiers attendent une meilleure lisibilité de la situation, les seconds, désireux d’au moins couvrir les frais d’entretien, des opportunités de cession optimums. Si certains louent au mois, la durée des séjours tourne en moyenne autour de trois semaines. Russophones, Nord-européens, Moyen-orientaux et Indiens sont encore présents. La décrue de la fréquentation anglaise n’est pas aussi significative que l’on pourrait l’imaginer. Selon leurs capacités, les intéressés paient entre 12.000 et 120.000 € la semaine d’été. Si l’on en croit les réservations déjà effectuées, l’exercice 2010 s’annonce prometteur.
La clientèle de Saint-Jean, Villefranche et Beaulieu
Frédérique Mathias d’Azur Méditerranée revient sur le profil type du locataire du triangle. Si les Français représentent 40 % des clients de l’appartement, ces derniers désertent la villa. Aux beaux jours, les Héxagonaux s'offrent, généralement, un trois-pièces en bon état, prolongé par une terrasse, ouvert sur la Grande Bleue et situé dans une résidence avec piscine de Beaulieu- ou de Villefranche-sur-Mer moyennant 3000-5000 €/mois, quand Saint-Jean enregistre des pointes à 10-15.000 €/mois. A contrario, les amateurs de villas se composent exclusivement d'étrangers. Russes et Moyen-orientaux arrivent en tête sur la gamme allant de 30.000 à 200.000 €/mois. Les Américains, disposés à injecter jusqu'à 100.000 €, effectuent leur retour, à l'instar des Australiens. Scandinaves et Européens du Nord sont toujours là. En 2009, les négociations vont bon train et aboutissent tard dans la saison. Si tous ne demandent pas une baisse de prix, ils exigent l'intégration gracieuse des services aux package. Dans la majorité des cas, leur comportement demeure exemplaire d'un point de vue matériel, le site étant moins festif que Saint-Tropez. La proximité de Monaco et de l'aéroport international reste un argument de poids. Les férus de l'est du département se rendent, sans difficulté, à Nice. A Cannes, beaucoup plus rarement. L'essentiel des contrat s'échelonne de 3000 à 4000 €/mois dans le collectif, de 50.000 à 70.000 €/mois en logement individuel. Le taux de remplissage atteint 80 % sur le luxe et 50 % pour le produit basique.
Le triangle face à l'ouest des Alpes Maritimes
Sophie Lafond de l'agence Michaël Zingraf compare les beaux quartiers de Cannes et le Cap d'Antibes à l'est du département, une adresse exclusive portée par le sublime Ferrat. Ils possèdent une cote solide, une façade maritime ainsi qu'un environnement privilégié, verdoyant et paisible, à l'abri du brouhaha des centres urbains. A eux tous, ils tiennent le haut de l'affiche azuréennes. Si les Russes plébiscitent, indifféremment, les deux avancées de terre, certains locataires exigent systématiquement l'est du 06, discret, sécurisé et proche de la Principauté de Monaco. A bien équivalent, les prix cannois doublent sur Saint-Jean. Le Cap d'Antibes, Beaulieu et Villefranche se tiennent à 30 % sous les valeurs de l'adresse phare, avec une courte longueur d'avance pour le premier. C'est aussi sur les péninsules bénies des dieux que l'on enregistre les records, de l'ordre de 350.000 € le mois d'été. De manière générale, les Alpes-Maritimes accusent le coup de la désaffectation des Russes, tourmentés sur le front boursier... Dans une moindre mesure lorsqu'il s'agit du lilttoral et à fortiori du segment exclusif. Pas franchement conscients de l'impact de la crise sur lo locatif, quelques propriétaires, ayant refusé des offres, se sont heurtés à la vacance de leurs biens. A Cannes, qui vit des congrès et des festivals, on bénéficie, dès janvier, d'une vision précise de la tendance et de la possibilité de réajuster les grilles tarifaires estivales de façon à limiter les soubresauts de l'économie internationale. 2010 devrait se dérouler sans grande difficulté, à condition de rester raisonnable et de s'adapter aux mutations du marché.
Propos recueillis par Laetitia Rossi.
