Le Triangle d’Or, le meilleur du Luberon
Le Triangle d’Or, le meilleur du Luberon
scroolDot

Le Triangle d’Or, le meilleur du Luberon

L’illustre massif, classé Parc Naturel Régional en 1977, se dresse entre les Alpes-de-Haute-Provence et la plaine du Vaucluse. Des champs de lavande aux forêts de chênes, des roches ocres aux reliefs calcaires, les paysages se suivent et ne se ressemblent pas.


Châteaux médiévaux et bourgs perchés, bénéficiant du label « plus beaux villages de France » pour la plupart, se succèdent au sein du triangle formé par Gordes, Bonnieux et Ménerbes. Le succès de la destination, sauvage et authentique, démarre à la fin des années 1970. Depuis, chaque été, le calendrier des manifestations ne cesse de s’étoffer. Les ruelles caladées et les maisons édifiées à même le rocher sont la marque de fabrique de Gordes. Arrimé au versant nord, Bonnieux jouit de vues magnifiques sur le petit Luberon, les plateaux des monts du Vaucluse, les 250 ha de forêts de cèdres et les champs de vignes, responsables de la production de vins AOC Ventoux et Côtes-du-Luberon. Depuis son éperon rocheux, situé entre Lacoste et Oppède, Ménerbes règne en maître absolu sur les carrières de pierre de taille. Avec l’agriculture et le tourisme, l’immobilier s’inscrit comme l’une des principales sources de revenus.

« Sa réputation internationale, Gordes la doit à ses constructions minérales, son exposition sud, ses panoramas sublimes et au bouillonnement culturel. Mais aussi et surtout aux règles drastiques qui y régissent l’urbanisme, à l’emploi systématique de la pierre et de la tuile, autrement dit à l’harmonie architecturale la plus significative du Luberon », décrit Jean-Christophe Rosier de l’Agence Rosier. Ici, l’acquéreur a le choix entre les mas, de 1,5 à 2,5 M €, et les bergeries, de 500.000 à 750.000 €, une denrée rare. De 750.000 à 1,5 M €, les villas réunissent, également, des adeptes. Si Gordes inspire la convoitise, ce rayonnement ne rejaillit pas forcément sur les tarifs, sensiblement comparables dans tout le triangle. La différence tient davantage à la typologie de produits, traditionnellement moins généreux en matière de surfaces habitables que dans les villages agricoles. Après des mois de calme dus à la crise, les valeurs sont stables et l’activité redémarre, au prix de négociations susceptibles d’atteindre les 15 %. Les segments sous la barre des 800.000 € et au-delà de 2 M € restent actifs. Les biens en parfaite condition et correctement estimés trouvent preneur dans un délai raisonnable, de l’ordre de trois à huit mois. Retraités et télétravailleurs représentent, aujourd’hui, un tiers des acheteurs.

bienDexception
Sur une parcelle de 4 ha, cette propriété du XVIIIe siècle, entièrement restaurée, s’articule autour d’une cour intérieure rehaussée de platanes. Un mas principal et une bastide de sept chambres et autant de salles de douche figurent au programme. 1.395.000 €. Janssens Immobilier (04 90 75 96 98).
Sur une parcelle de 4 ha, cette propriété du XVIIIe siècle, entièrement restaurée, s’articule autour d’une cour intérieure rehaussée de platanes. Un mas principal et une bastide de sept chambres et autant de salles de douche figurent au programme. 1.395.000 €. Janssens Immobilier (04 90 75 96 98).
bienDexception
Non loin de Gordes, cette superbe bastide du XVIIIe siècle recèle aux alentours de 850 m2 de surface utile, rénovés avec soin, sur près de 7,5 ha, face au Luberon et aux Monts de Vaucluse. La sérénité caractérise les lieux. Entre 7 et 9 M €. Rosier Immobilier (04 90 72 00 70).
Non loin de Gordes, cette superbe bastide du XVIIIe siècle recèle aux alentours de 850 m2 de surface utile, rénovés avec soin, sur près de 7,5 ha, face au Luberon et aux Monts de Vaucluse. La sérénité caractérise les lieux. Entre 7 et 9 M €. Rosier Immobilier (04 90 72 00 70).
bienDexception
A deux pas d’un village, cette bastide ancienne, parfaitement rénovée, offre environ 600 m2, auxquels s’ajoute une maison de gardiens de 150 m2, sur un terrain de 40 ha composé de 16 ha de vignes matures et entretenues et d’une oliveraie d’une centaine de pieds. Entre 4 et 6 M €. Emile Garcin (04 90 72 32 93).
A deux pas d’un village, cette bastide ancienne, parfaitement rénovée, offre environ 600 m2, auxquels s’ajoute une maison de gardiens de 150 m2, sur un terrain de 40 ha composé de 16 ha de vignes matures et entretenues et d’une oliveraie d’une centaine de pieds. Entre 4 et 6 M €. Emile Garcin (04 90 72 32 93).

« Bonnieux, qui s’articule autour d’une église du XIIe siècle, est aussi l’une des plus importantes localités du secteur. Directement située à la sortie de la Combe, elle reste un passage obligé lorsque l’on traverse le Luberon pour se rendre à Lourmarin, Aix-en-Provence ou Marseille. La bourgade vit à l’année, se démarquant d’autres, davantage frappées par la saisonnalité », précise Rudi Janssens de Janssens Immobilier. Certains lui reprochent son austérité. Les amateurs lui reconnaissent une réelle authenticité. Une qualité qu’elle a en commun avec Ménerbes, d’ailleurs. L’amour de la terre nourricière, les paysans du cru le partagent tous les vendredi sur les étals du marché. Le professionnel note une forte demande de biens sis entre 1 et 2,5 M € de la part des Français en résidence secondaire, des Belges, des Luxembourgeois, des Suisses et des Anglais qui effectuent leur grand retour. Ils recherchent des références en excellent état, des pièces à vivre grandes et lumineuses et un confort dernier cri. Une maison de 400 m2 à rafraîchir sur un terrain de 2 ha, sans piscine et proche du village, change de mains moyennant 1,5 M €, une somme à laquelle s’ajouteront vraisemblablement 400-500.000 € de travaux. 1,2 M € sont exigés pour une ferme mitoyenne de 300 m2 sur 2 ha, tandis qu’un mas de 300 m2, rénové récemment, sur 3 ha agrémentés d’une piscine, d’un tennis, de plants de vignes et d’espaces paysagers, vaut 2,5 M €. Le pied-à-terre de vacances de moins de 600.000 € remporte toujours un franc succès. A contrario, la maison de village privée d’extérieur peine.

« A Ménerbes, beauté des paysages rime avec douceur de vie », poursuit Emmanuel Garcin de l’agence Emile Garcin. Le spécialiste se refuse à creuser davantage les distinctions : « Le Triangle d’Or est relativement homogène et campe incontestablement l’adresse la plus prisée du Luberon. La nature sauvage n’a d’égal que l’identité ancrée ». Le seul classement qu’il admet réside dans la situation géographique : « La plaine est séduisante, mais n’offre pas les vues obtenues depuis les collines, un critère qui justifie bien 30 % du prix ». Malgré une clientèle élitiste et un choix restreint, le haut de gamme s’avère porteur. Britanniques et Américains, mus par la baisse de l’euro, s’intéressent à nouveau au site. Un Anglais vient d’acquérir un mas de 250 m2 à restaurer sur une parcelle 2 ha, du côté de Goult, à 800.000 €. Ce dernier devrait doubler la dépense afin de refondre un produit, coté à terme 1,5-2 M €. L’un de ses compatriotes débourse environ 3 M € pour un château de village, composé d’une résidence principale, d’un pavillon d’amis et d’un logement de gardiens, soit 600 m2 au total sur 1,5 ha. Un Belge engage, enfin, 1,2 M € contre une bâtisse en pierres de 180 m2, retapée avec goût. « La crise semble être derrière, même s’il convient de s’attendre à quelques soubresauts à l’automne », explique Emmanuel Garcin. « La demande soutenue dans un tel contexte suffit à prouver la sécurité de l’investissement. Un constat que l’on peut faire aussi dans les Alpilles, un marché comparable du point de vue du profil acquéreur. Maintenant, à bien équivalent, le Triangle d’Or du Luberon serait toujours 10 % moins cher. »

Par Laetitia Rossi