Le Var version pied dans l’eau
Le Var version pied dans l’eau
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Le Var version pied dans l’eau

Le département le plus boisé de France, juste devant les Landes, arbore 420 km de côte, le territoire insulaire compris. Alternance joyeuse de criques et de plages de sable fin, le littoral varois campe le fantasme des nantis. Commercialisé de 1 à 100 M E, le segment est aussi diversifié que le secteur.


Si la production de fruits, de fleurs et de vins, l’industrie, compétitive vers Toulon, les services et les hautes technologies, développés du côté de Fréjus et de Saint-Raphaël, constituent d’indéniables sources de revenus, le tourisme reste la principale. La nature, la mer et le soleil attirent une clientèle française et étrangère. Les Maures et l’Estérel, à l’est, et le massif de la Sainte-Baume, à l’ouest, se penchent sur la Méditerranée, cristalline. Tous nourrissent le rêve d’une maison sur son rivage.

« Le micromarché du pied dans l’eau demeure une valeur sûre », introduisent Sonia Kovac et Michel Chassagne de Waterfront Property. Du Trayas à Saint-Raphaël, en passant par Agay et Anthéor, le cadre, rehaussé des fameuses roches rouges, est sauvage… du goût des Britanniques. Jusqu’à Sainte-Maxime, l’urbanisation s’intensifie, alors que Saint-Tropez souffre la comparaison avec les caps sélects des Alpes-Maritimes. Là, les budgets peuvent flirter avec les 100 M €, même en période de crise. Les quelques capitaines de l’industrie français capables d’injecter ces sommes côtoient des Européens du Nord et de l’Est. Hors du mythique village, une pittoresque maison de pêcheurs de 85 m2, sur une parcelle de 1000 m2, coûte 1 M €, 200-250 m2 sur 2000-2500 m2, aux environs de 3 M €, une surface similaire entièrement rénovée sur 1400 m2, 4-5 M € à condition de s’accompagner d’un garage à bateau, un atout rare et prisé. Certaines unités jouissent d’une piscine en eau de mer ou d’un ponton avec un arrêté préfectoral d’occupation temporaire du domaine public maritime qui oblige l’usager à s’acquitter d’une redevance annuelle. Une villa de 400 m2 refaite à neuf, sur un terrain de 2000 m2 sis au calme, vaut près de 6 M €. 15 M € sont actuellement exigés pour une Belle Epoque de 600 m2, édifiée dans un parc de 5000 m2. L’exception peut prendre la forme d’une presqu’île de 1 ha agrémentée d’un bâti de 700 m2, vendue récemment entre 15 et 20 M €. Mais, la majorité des transactions oscille, dans la catégorie, de 2 à 6 M €. Les tensions économiques ne semblent pas affecter le luxe outre mesure, bien que les délais d’écoulement s’allongent.

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Face au mythique village de Saint-Tropez, cette villa, récemment rénovée avec soin, offre 160 m2 habitables, soit six pièces, sur une parcelle de 680 m2. Cette bâtisse à la blancheur immaculée bénéficie d’une vue grandiose. 4.725.000 €. Agence Bird (04 94 96 75 03).
Face au mythique village de Saint-Tropez, cette villa, récemment rénovée avec soin, offre 160 m2 habitables, soit six pièces, sur une parcelle de 680 m2. Cette bâtisse à la blancheur immaculée bénéficie d’une vue grandiose. 4.725.000 €. Agence Bird (04 94 96 75 03).
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Non loin de Sainte-Maxime, face à la cité tropézienne, cette propriété de caractère comprend 450 m2 habitables (six chambres et deux logements indépendants) sur un terrain paysager de 4200 m2 avec piscine chauffée, jacuzzi et cuisine d’été. 7,8 M €. Concerto (04 94 53 02 29).
Non loin de Sainte-Maxime, face à la cité tropézienne, cette propriété de caractère comprend 450 m2 habitables (six chambres et deux logements indépendants) sur un terrain paysager de 4200 m2 avec piscine chauffée, jacuzzi et cuisine d’été. 7,8 M €. Concerto (04 94 53 02 29).
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Entre Cannes et Saint-Tropez, cette demeure, entièrement rénovée, développe 400 m2 environ sur un jardin plat de 2000 m2. Entre 5 et 6 M €. Waterfront Property (04 92 99 09 01).
Entre Cannes et Saint-Tropez, cette demeure, entièrement rénovée, développe 400 m2 environ sur un jardin plat de 2000 m2. Entre 5 et 6 M €. Waterfront Property (04 92 99 09 01).

« Luxembourgeois et Belges sont toujours très actifs ; les Hexagonaux reviennent, tandis que les Anglo-Saxons tardent. Au-delà de 25 M €, seuls les Russes se positionnent », indique Pascal Demeyere de Concerto. De Cannes à Sainte-Maxime, la propriété jouissant d’un accès direct à la Grande Bleue dépasse rarement les 15 M E. D’ailleurs, sur la tranche supérieure, les acquéreurs exigent une adresse tropézienne et un certain niveau de prestige. Au sein de la cité chère à Paul Signac et Brigitte Bardot, le moindre cabanon sur la plage démarre à 3 M €. Le professionnel présente, en ce moment même, un bien à 30 M € en limite du 06. Il suscite des visites, mais, très rapidement, les acheteurs potentiels réalisent qu’à ce tarif ils obtiennent le Cap Ferrat ou d’Antibes. D’abord mus par le plaisir, ils ne perdent jamais de vue la valeur patrimoniale. Particulièrement hétéroclite, le genre revêt deux aspects distincts : la maison de famille qui, souvent conservée dans son jus, sert de lieu de réunion l’été venu, ne séduit pas, les intéressés lui préférant largement le clé en main ; le produit en parfait état, quant à lui, change de propriétaire tous les trois ans. Ils en profitent pleinement, avant de récupérer leur mise, aussitôt réinvestie dans une autre destination européenne. Le spécialiste avoue quelques difficultés à estimer le pied dans l’eau. Si le prix dépend de l’environnement, de l’exposition ou encore de la distance qui le sépare de la nationale bruyante, l’agent immobilier généraliste manque souvent de points de comparaison. Le label domaine - Santa-Lucia et Beaurivage à Saint-Raphaël, Port-la-Galère près de Théoule, ou les Parcs et la Moutte à Saint-Tropez - justifie les envolées observées sur ce marché ultra confidentiel. Hans Huygens de l’Agence Bird, installé sur Sainte-Maxime, propose deux exemples : 160 m2 restaurés sur une parcelle de 700 m2 face à Saint-Tropez, à 4.725.000 €, et 250 m2 à retaper sur 1800 m2 avec piscine, ponton et garage à bateau, à 4,1 M €. « Des coûts encore trop élevés au regard du pic de la demande maximoise, entre 1 et 2 M €. Au-dessus de 2,5 M €, les affaires restent difficiles ici. » « L’ouest varois s’avère nettement moins onéreux que l’est, la tradition balnéaire demeurant plus ancrée sur la portion définie par Le Trayas et Le Lavandou. Pourtant, les paysages hyérois et toulonnais n’ont rien à envier à leurs voisins. Et les voies de communication se sont grandement améliorées. Le TGV arrive, désormais, dans la capitale du 83 directement depuis Paris », précise Sylvie Blandel de Toulon Provence Immobilier. A Hyères, l’offre débute du studio de vacances situé dans un immeuble sur la mer, à partir de 135.000 €, pour arriver à la villa de 250 m2 à rafraîchir sur 2500 m2 dans un domaine privé de la presqu’île de Giens, à 2,3 M €. Entre les deux, les appartements du port avec anneau remportent un franc succès. Un T2, auquel s’ajoute une place de bateau à renégocier avec la Chambre de Commerce et d’Industrie en 2018, se paie 180.000 €. Au cœur de la préfecture varoise, on retrouve un choix similaire en matière de collectif comme d’individuel. 118 m2, prolongés par 45 m2 de terrasses, au dernier étage d’une résidence intime du Mourillon, un quartier abritant quatre plages, un parc, une base nautique et un yacht club, tournent autour de 770.000 €. Vers le Cap Brun, une bâtisse début XXe siècle de 300 m2, en excellente condition, sur 5000 m2, atteint 3,2 M €.

Par Laetitia Rossi