Louer sur le littoral du Var
L’immense qualité du deuxième département le plus boisé de France et de son bord de mer réside dans leur diversité. Sainte-Maxime la familiale voisine avec Saint-Tropez l’internationale, elle-même à quelques encablures du très sauvage Rayol Canadel…
L’immense qualité du deuxième département le plus boisé de France et de son bord de mer réside dans leur diversité. Sainte-Maxime la familiale voisine avec Saint-Tropez l’internationale, elle-même à quelques encablures du très sauvage Rayol Canadel…
On ne présente plus le mythique village de pêcheurs, devenu un pôle planétaire du divertissement estival. Saint-Tropez consacre l’alliance d’un site authentique, d’une nature préservée et d’une infrastructure festive et branchée. « Si le dernier aspect ne prime pas, l’endroit n’offre pas moins de 33 restaurants de plage, dont les très en vogue Voile Rouge et Nikki Beach, des boutiques et des discothèques tendances. Sur le segment de la location saisonnière comme sur celui de l’accueil hôtelier, l’été 2007 surfe sur la vague du succès. L’exception varoise ne connaît pas les remous de la conjoncture économique ou politique », précise Daniel Richier d’Azur Prestige Immobilier. Ainsi, la demande haut de gamme est extrêmement soutenue. Le ticket d’entrée vaut 25.000 €/mois et vise une villa classique à Sinopolis ou dans la périphérie immédiate de la patrie chère à Paul Signac. Une propriété de cinq/sept chambres et un terrain de 5000 m2 et plus, orientés sur la mer, sis à La Capilla ou dans les Parcs de Saint-Tropez, peuvent se négocier jusqu’à 300.000 €/mois. L’essentiel des réservations oscille entre 30.000 et 150.000 €. Seules les entrées de gamme n’ont pas l’assurance de trouver preneur. Quant aux bons rapports qualité/prix et aux luxueuses villas, la disponibilité s’avère nulle dès Pacques. Les Français disposent de budgets nettement plus modestes que les Russes, les Anglais, les Suisses et les Allemands, largement majoritaires. Les professionnels redoutent le segment collectif et ses courtes durées, un marché particulièrement difficile à gérer. Un quatre-pièces sur le port part, cependant, à 6000 €/semaine. Les agents immobiliers réalisent 95 % de leur chiffre entre juin et septembre, les propriétaires se montrant réticents à organiser la mise à disposition de leur bien hors saison.
Plus réservés sur les résultats obtenus en 2007, Claire Ferrero et Eric Provensal de l’agence Provensal, attendent une mouture 2008 meilleure, annoncée par des réservations précoces. Les propriétaires de l’agence familiale, installée à Sainte-Maxime depuis 1889, désignent l’ensoleillement varois comme un argument de poids. Les Français et les Européens du Nord se partagent équitablement le parc locatif. Quelques Russes et Américains, particulièrement friands de services, choisissent la station animée et conviviale. Tous veulent un quartier résidentiel, un volume généreux, une piscine et une vue mer. Les uns prennent la direction de Guerrevieille, Beauvallon, Bartol, du golf, des domaines fermés et des grandes parcelles face au village de Saint-Tropez. Les autres préfèrent La Nartelle, ses belles propriétés proches des plages et sa circulation fluide, ou le Sémaphore et ses panoramas plongeants à quelques minutes du sympathique centre et des commerces. 4500 € et plus sont requis pour occuper, quinze jours durant, une maison de trois chambres, 12.000 € et au-delà, pour une sublime villa. Certains, prêts à débourser 2000 € la quinzaine, optent pour un appartement de trois pièces dans une résidence avec piscine, à proximité du cœur de la cité et des étendues de sable. Le mois d’août enregistre un pic d’assiduité ; juillet affiche encore une marge de progression.
A propos du Rayol Canadel, Bénédicte Simon de l’agence Goy ne tarit pas d’éloge. Mal desservi et moins connu que Saint-Tropez ou Sainte-Maxime, le secteur n’en demeure pas moins beau et paisible. « Peu soumis aux phénomènes de mode et aux mouvements économiques, le marché de la location saisonnière évolue lentement mais sûrement, avec une progression de 2-3 % par an en terme de fréquentation et de 4-5 % en matière de chiffre d’affaires. » Dans ce petit coin de paradis, point de camping ou d’immeuble qui dénaturent le paysage. Pas plus de luxe tapageur. La richesse, pourtant présente, ne s’expose pas ; la discrétion reste de mise. Entourées de verdure, les villas jouissent d’un environnement calme et de vues panoramiques sur la Méditerranée et les îles. La semaine vaut entre 7000 et 8000 € dans une belle propriété, dix fois moins dans un appartement destiné à quatre personnes. Les pieds dans l’eau, prolongés par de ravissantes criques, cristallisent toutes les envies, mais peu obtiennent satisfaction, eu égard à leur rareté. Française à 60 %, la clientèle avance un budget moyen hebdomadaire équivalent à 2000 €. Les Européens du Nord, Belges, Anglais, Allemands et Suisses, de l’Est, à l’exception des Russes, et les Italiens s’intéressent aussi au Rayol Canadel. Elevé, le taux de relocation évolue entre 60 et 70 %, selon les années. Le remplissage du parc varie de 60 à 70 % en juin et septembre, de 90 à 100 % en août. La durée moyenne des séjours estivaux s’étend de deux à trois semaines. Cette dernière diminue à mesure que l’exigence de services et de prestations augmente. Difficile, enfin, d’ignorer la concurrence en basse saison de la Croatie, du Maroc, de l’Espagne ou de la République Dominicaine, des destinations aux prix fort compétitifs.
Par Laetitia Rossi.