Paris, des trésors de pied-à-terre
La ville lumière conserve son potentiel d’attraction et l’intérêt des investisseurs étrangers et français. Sa beauté architecturale, son caractère historique, son raffinement et surtout ses prix plutôt raisonnables comparés aux autres villes mondiales, la place en très bonne position sur le marché des résidences secondaires.
Ville cosmopolite à l’aura internationale comme New York et Londres, Paris compte naturellement parmi les acquéreurs de pied-à-terre, une proportion importante d’étrangers attirés par son art de vivre, sa beauté et son élégance. Ce marché des résidences secondaires s’équilibre toutefois avec les acheteurs français comme l’explique Hugues de La Morandière de l’Agence Varenne : « Le marché des résidences secondaires concerne les étrangers autant que les Français résidents ou non-résidents. La clientèle étrangère est majoritairement représentée par les Européens, les pays du Proche et Moyen Orient, les Américains et les Sud-Américains, mais la tendance est de plus en plus cosmopolite. Les Français présents sur ce marché sont pour partie des non-résidents qui souhaitent avoir un point d’attache à Paris, pour eux-mêmes ou pour leurs enfants qui y font leurs études. Pour une autre part, il s’agit des Français qui partagent leur activité entre Paris et la province. Les critères demandés pour un pied-à-terre dépendent avant tout des usages, ils ne sont pas les mêmes suivant qu’il s’agisse d’un deux pièces fonctionnel ou d’un pied-à-terre de prestige qui aura une vocation plus sociale et esthétique. Ainsi la demande peut varier entre 50 et 300 m² selon l’usage et les nationalités ».
La nationalité des acheteurs détermine en effet la typologie du pied-à-terre comme le précise Alexandre Moisset du groupe Mobilis : « Pour un Français et plus généralement pour les Européens, la demande pour un pied-à-terre concernera un appartement de 50 à 120 m2. Pour les Asiatiques, les Moyens-Orientaux et les Sud-Africains, la recherche se concentre sur des appartements de 150 m2 et plus. Ensuite, il y a la localisation du pied-à-terre qui rentre en compte selon les nationalités. La clientèle du Moyen-Orient ne va cibler que le Triangle d’Or, le 8e et le 16e nord. Les Sud-Américains sont à cheval entre le 17e, le Triangle d’Or et le 16e nord. Les Américains et les Européens élisent en général le 6e, le 7e et une partie du Marais tandis que les Asiatiques sont d’avantage sur la rive droite. En fonction du budget, rentreront en compte d’autres critères comme la vue, l’adresse, les prestations, mais ce sont des points assez aléatoires. Le marché des résidences secondaires se porte bien à Paris. Les clients français cherchent à investir malgré un environnement social décevant. La variabilité des marchés financiers, place la pierre comme un investissement serein, surtout à Paris. Du côté des étrangers, on a d’un côté l’achat plaisir, le petit bout de carte postale que l’on s’offre comme un trophée, et de l’autre des investissements raisonnés, notamment pour les Chinois qui plébiscitent Paris comme « une ville monde » et font l’acquisition d’un pied-à-terre à un prix plus intéressant qu’à Singapour ou à New York et pour lequel ils peuvent facilement imaginer la location ou la revente ».
Si le marché des pied-à-terre est équilibré entre les investisseurs français et étrangers, il diffère toutefois considérablement au niveau des budgets comme le confie Nathalie Garcin présidente directrice générale du groupe Emile Garcin : « Les acheteurs français disposent généralement pour un pied-à-terre à Paris d’un budget qui varie de 500.000 à 2 M €. Pour les transactions entre 2 et 5 M €, voir au-delà, nous retrouvons majoritairement la clientèle étrangère. Suisses, Belges, Chinois, Moyen-Orientaux sont présents sur ce segment de pied-à-terre de luxe et depuis janvier 2016, la clientèle américaine fortunée investit à nouveau dans la capitale. Nous avons vendu récemment à une famille américaine, une maison de 150 m2 située à Saint-Germain-des-Prés à 3,5 M € ». Au-delà de l’attraction de certains arrondissements et quartiers phares de la capitale comme le Triangle d’Or ou Saint-Germain-des-Prés, la spécialiste souligne l’émergence d’un arrondissement de la rive droite : « Depuis un an, le 9e arrondissement suscite une demande soutenue pour l’acquisition d’un pied-à-terre. Nous avons multiplié les ventes dans ce quartier central et animé de Paris qui séduit aussi bien les acheteurs français que les étrangers. Dernièrement nous avons vendu dans le 9e, un bel appartement sous les toits de 80 m2 avec deux chambres à 700.000 € ».