Prestigieux appartements
Si posséder une villa sur la Côte d’Azur constitue un rêve couru par l’ensemble de la planète, l’appartement n’est pas en reste. Bien au contraire. Onéreux et rare, le cocktail collectif et haut de gamme surfe sur la vague du succès. De Beaulieu-sur-Mer à Mandelieu-La Napoule… Le détail.
Beaulieu, Villefranche-sur-Mer et le Mont-Boron figurent parmi les secteurs les plus prisés de l’est niçois . Les Irlandais, les Anglais, les Scandinaves et, dans une moindre mesure, les Russes se montrent friands des hôtels particuliers Belle Epoque transformés en copropriétés. Ils apprécient l’esprit village, les vues mer et la proximité de l’aéroport international », introduit Benjamin Mondou de Century 21 Lafage. Ces férus d’histoire et de sites typiques n’hésitent pas à débourser entre 8000 et 12.000 €/m2 à Beaulieu, une somme qui donne droit à des prestations irréprochables et au panorama Méditerranée, de 7000 à 10.000 €/m2 à Villefranche et 7000-9000 €/m2 au Mont-Boron, le premier quartier de Nice en terme de prix. La résidence s’avère systématiquement secondaire et la rareté maintient le marché à un niveau élevé. Le caractère ancien, on le retrouve aussi à Cimiez, « la colline des notables niçois », a-t-on coutume d’entendre. Ils plébiscitent le Régina, villégiature d’hiver de la reine Victoria, l’Hermitage et le Majestic, également d’anciens palaces, et paient le mètre entre 6000 et 7000 €. Quand les locaux se précipitent à Cimiez, les étrangers visent la Promenade des Anglais, les appartements en étage élevé, prolongés par de larges terrasses, et plus précisément compris entre l’Hôtel Beau Rivage et le Négresco. Les coûts peuvent atteindre jusqu’à 12.000 €/m2 pour des biens d’exception. Le professionnel considère, enfin, le quartier du port comme une valeur d’avenir. Choisir de préférence un immeuble dit « niçois » dans les rues Ségurane et Bonaparte ou sur la place du Pin, entre 3500 et 4500 €/m2. Si les moyens financiers l’autorisent, ne pas hésiter à opter directement pour le bassin, à 6000-7000 €/m2 (les petites surfaces), 5000-7000 €/m2 (les grandes).
« Sur Antibes, le cap, l’Ilette ou encore La Rostagne, qui fait la jonction avec Juan-les-Pins, tiennent le haut de l’affiche. On appelle le secteur le triangle d’Or et assimile volontiers Salice et Pinède. La moyenne des transactions se situe entre 5000 et 8000 €/m2 », poursuit Philippe Pelletier de la Franco-Hollandaise. La demande, émanant d’étrangers, de futurs et d’actuels retraités français, l’emporte toujours sur l’offre. Quelques acheteurs avancent un budget de 1,5-2,5 M € pour l’obtention d’un penthouse. Peines perdues… On ne parvient pas à les satisfaire. Les autres quartiers d’Antibes recèlent de résidences avec parc et piscine entre 5000 et 6000 €/m2. La pénurie est toujours de mise, mais dans une proportion moins prononcée.
« Sur La Croisette, l’un des littoraux les plus médiatisés du monde, l’offre est à la fois large, sur un plan qualitatif, et restreinte, d’après l’analyse quantitative », avertit Renaud Espitallier de Marly Privilège. On observe différentes surfaces, même si la clientèle exige principalement des trois-pièces entre 90 et 110 m2. Le Carré d’Or, la zone prise entre le Majestic et le Martinez, remporte tous les suffrages. Calme, proche des plages et des jardins, Palm Beach possède aussi son public. La fourchette de prix voit large, entre 12.000 et au-delà de 30.000 €/m2. La Californie prend la deuxième place du classement. On note légèrement plus d’installations secondaires que de principales, 40 % de Français contre 60 % d’étrangers. Certaines résidences comptent jusqu’à trente-deux nationalités différentes. Parmi les plus célèbres, on peut citer Château Montjoli, Le Sémiramis et Mariposa. Toutes arborent de luxuriants jardins, des piscines ou des courts de tennis. Les prix oscillent entre 9000 et 17.000 €/m2, pour une villa sur le toit avec vue mer. La Croix-des-Gardes et Le Cannet résidentiel s’éloignent du centre, mais présentent, en revanche, de beaux panoramas. Plus raisonnables, les coûts s’échelonnent entre 8000 et 11.000 €/m2. Français et étrangers se partagent l’endroit à part égale. La basse-Californie et Terrefial, entre Cannes et Le Cannet, attirent des connaisseurs, prêts à investir 10.000 €/m2 pour le cadre verdoyant, les vues et l’accès rapide au centre-ville. « L’appartement cannois est un segment dynamique, fluide et stable, sans doute le plus couru de la Côte d’Azur. A l’exception de La Croisette, l’offre et la demande s’équilibrent », conclut le spécialiste.
Difficile d’évoquer le collectif sans mentionner les domaines dédiés, dont Le Grand Duc. « Elevé sur une colline de Mandelieu-La Napoule, à trois minutes du centre, cinq du Riviera Golf, et sept du Old Course et des plages, il affiche 80 ha et 850 appartements répartis sur plusieurs résidences », décrit Philippe Pelletier. Créé au début des années 80, il bénéficie de calme, d’espaces verts, d’un accès au club, à sa piscine, son tennis, sa salle de fitness et son service de maintenance. Selon la vue et le standing, le mètre vaut de 5000 à 8000 €. 60 % des lots sont habités à l’année. Les 40 % de propriétaires scandinaves considèrent l’endroit comme leur résidence d’hiver.
Le collectif azuréen se porte mieux encore que la villa. Sous-tendu par l’effet rareté, le haut de gamme poursuit son ascension. Même en pondérant les extérieurs, l’appartement est plus onéreux que l’individuel. La demande demeure importante, tout comme l’offre et le nombre de transactions.
Par Laetitia Rossi
