Ramatuelle et Gassin, aux portes de Saint-Tropez
Si la planète entière connaît le plus festif des ports de pêche, à la une des magazines people tous les étés, les initiés apprécient Ramatuelle et Gassin, le charme des villages médiévaux et la beauté de la campagne varoise. Les paysages méditerranéens se succèdent dans une ambiance sereine et bucolique.
Ramatuelle, 2500 âmes, arbore une immense baie de sable blanc, entre les caps Camarat et de Saint-Tropez. Tahiti Plage et le Club 55 contribuent à la réputation internationale de Pampelonne. Loin de se limiter à la façade maritime, la localité développe, sur une superficie de 3600 ha, des collines complantées de chênes et de pins parasols et une plaine alluviale où pousse la vigne. Construit en escargot, le bourg moyenâgeux renferme ruelles étroites et commerces de bouche. Le jeudi et le dimanche, le marché provençal se tient sur la place de l’Ormeau. Gassin, 2860 habitants, se dresse sur un promontoire rocailleux, au cœur de la presqu’île, à moins de 4 km de la mer. Posée à 200 mètres d’altitude, la cité pittoresque regarde les Iles d’Or, les sommets alpins et le massif des Maures. Caractérisée par une église romane édifiée au XVIe siècle, elle figure parmi les plus beaux villages de France.
Ramatuelle présente trois secteurs majeurs. Sur les mêmes bases tarifaires que Saint-Tropez, Pampelonne séduit les amateurs de calme comme la clientèle branchée du célèbre Club 55. Tous vaquent à leurs occupations sans avoir à recourir systématiquement à un véhicule. Depuis une décennie, les rénovations vont bon train dans le quartier de l’Escalet. Moins onéreux et plus sauvage que le précédent, il s’inscrit véritablement comme la valeur montante. En retrait du littoral, la campagne offre un cadre paisible ponctué de beaux domaines. L’atout de la localité réside justement dans le contrôle de l’urbanisation et l’intégration parfaite du bâti à l’environnement naturel. Les riverains accèdent à la bourgade préférée de Paul Signac et de Brigitte Bardot par l’arrière, une artère nettement plus fluide que le rivage. On demande actuellement 4,9 M € pour une villa de 260 m2 sur une parcelle de 2600 m2, sans panorama particulier. Une maison de 490 m2, entièrement rénovée, sur 1600 m2 face à la Grande Bleue, atteint 14,5 M €.
« L’adresse bénéficie d’une excellente exposition et de terrains généreux, des qualités en voie de disparition au sein de la commune voisine », précise Stéphanie Richard d’Interfirst Agency. Pendant la crise, la gamme inférieure à 5 M € semble se figer. Au-dessus, les professionnels concluent quelques transactions, certes moins nombreuses que par le passé. Malgré la crispation de l’activité, les prix se maintiennent ; le placement-refuge ne décote pas. Russes, Scandinaves, Belges et Italiens sont majoritaires. « En 2009, les Anglais, échaudés par la baisse de la livre sterling, désertent », complètent Kris Kristoffersen d’Engel et Völkers. Le spécialiste distingue le bien classique du produit d’exception. La vue mer panoramique, le pied dans l’eau ou le domaine proche de la Méditerranée ne baissent quasiment pas. Récemment, 120 m2 à restaurer trouvent preneur moyennant 1,7 M €, en dépit d’une taille restreinte. 650 m2 habitables sur 3,5 ha, situés à 1,5 km de la mer, valent 11 M €.
Sur Gassin, les tarifs varient grandement d’un secteur à l’autre. Limitrophe de Saint-Tropez, Sinopolis affiche un bon rapport qualité/prix. De 1 à 4 M €, les unités jouissent d’une orientation sur la baie de Saint-Tropez. Un avantage nuancé par le trafic routier dense et les nuisances sonores observées par endroit. Enfin, les férus d’espace et de nature prennent la direction des vignes. Là, les jolies propriétés s’échelonnent de 3,5 à 4 M €. Plusieurs constructions totalisant 600 m2 sur 4 ha avoisinent 12 M €. A contrario, les bâtisses de la route de La Croix-Valmer, commercialisées de 600.000 à 1 M €, souffrent du contexte économique tendu.
La location saisonnière s’annonce comme plus porteuse à l’été 2010 que l’an passé. Les prix démarrent à 20.000 €/mois, l’enveloppe requise pour une construction basique de quatre chambres ouverte sur une piscine. Si les belles unités flirtent avec les 150.000 €, la moyenne mensuelle tourne autour de 70.000 €. « Face à une clientèle de plus en plus exigeante, le service conciergerie fait toute la différence », ajoute Stéphanie Richard. C’est aussi le meilleur moyen de lutter contre la concurrence de destinations en vogue. Russes et Transalpins restent les meilleurs clients. Sous la barre des 40.000 €, subsiste un décalage entre les sommes exigées et les prestations proposées. Généralement, les séjours durent deux semaines, alors qu’au-delà ils oscillent entre trente et soixante jours.
Par Laetitia Rossi
