Résidence secondaire en provence
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Résidence secondaire en provence

Tous, Français des grandes agglomérations et étrangers en quête de soleil, avouent un net penchant pour les champs de lavande et les oliveraies, la vieille pierre et les mas séculaires, le chant des cigales et les villages authentiques. Cap sur la Provence des vacances.


Au-delà de l’image de carte postale, la Provence est multiple et variée. Son territoire court sur plusieurs départements : le Var, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse voire les Alpes-de-Haute-Provence. Ses villages ont en commun une conception de la vie faite de douceur et d’authenticité. Tout aussi présente sur le segment du secondaire que la Côte d’Azur, elle avance des arguments de poids, dont un cadre préservé et une proximité des axes de circulation appréciable. Yann Andres de l’agence éponyme ne tarit pas d’éloge sur le Luberon, notamment le secteur délimité par Gordes, Ménerbes et Bonnieux. « Unique dans le sud de l’Europe, le critère géographique favorise l’installation secondaire. La gare TGV d’Avignon se trouve à moins de 40 mn, tout comme l’entrée de l’autoroute ; 20 mn supplémentaires permettent de rallier l’aéroport de Marignane.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Gordes et ses bâtisses de pierre ne sont qu’à 3h20 de Paris en train ; Londres s’épanouit à 2h00 d’avion. Dans le Luberon, protégé par le règlement draconien du parc régional, point de panneau publicitaire, de grande surface, de lotissement et très peu de collectif. » Ici, on soigne le cadre et redoute le béton. Le secteur est résolument tourné vers le haut de gamme. Etrangers et Français se partagent encore le marché du secondaire à part égale, même si on sent une franche poussée des premiers. Le ticket d’entrée vaut 1 M €, légèrement en dessous si des travaux sont à envisager. La transaction moyenne se situe donc entre 800.000 et 1,5 M €, un montant qui donne droit à 300 m2 habitables sur 1 ha avec une jolie vue. Le haut du panier flirte avec les 3 M € ; l’exception s’élève bien au-delà sans jamais atteindre les prix de la Côte d’Azur. « Sauf peut-être lorsqu’il s’agit d’un château ou d’un vignoble », nuance le spécialiste. Correctement estimés, les biens se vendent dans les trois mois. Mais, une minorité seulement s’affiche au juste prix. Le décalage entre les valeurs requises et le montant réel des transactions entache la fluidité du marché.

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Ce mas ancien, entièrement rénové, se trouve à quelques encablures de Lourmarin. Une terrasse couverte de 75 m2 prolonge les 240 m2 habitables. Elle regarde les 1,2 hectares de terrain. Les arbres fruitiers et une belle allée de cyprès complètent le décor enchanteur. 1.250.000 €.
Ce mas ancien, entièrement rénové, se trouve à quelques encablures de Lourmarin. Une terrasse couverte de 75 m2 prolonge les 240 m2 habitables. Elle regarde les 1,2 hectares de terrain. Les arbres fruitiers et une belle allée de cyprès complètent le décor enchanteur. 1.250.000 €.
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Ce mas de Noves propose 160 m2 habitables (quatre chambres et de belles pièces à vivre) sur un terrain clos et arboré de 1600 m2. Authenticité et calme figurent au programme du lieu. 449.000 €.
Ce mas de Noves propose 160 m2 habitables (quatre chambres et de belles pièces à vivre) sur un terrain clos et arboré de 1600 m2. Authenticité et calme figurent au programme du lieu. 449.000 €.
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A seulement quelques kilomètres de Gordes, cette propriété développe 700 m2 habitables (six chambres) et 200 m2 de dépendances. Chênes verts, truffiers, oliviers, fruitiers et lavande s’épanouissent sur 30 hectares. On apprécie le décor envoûtant, la cour intérieure, la fontaine et la vue sublime sur les Alpilles et le Luberon. 3,4 M €.
A seulement quelques kilomètres de Gordes, cette propriété développe 700 m2 habitables (six chambres) et 200 m2 de dépendances. Chênes verts, truffiers, oliviers, fruitiers et lavande s’épanouissent sur 30 hectares. On apprécie le décor envoûtant, la cour intérieure, la fontaine et la vue sublime sur les Alpilles et le Luberon. 3,4 M €.

Plus proche d’Aix-en-Provence, le Luberon sud n’obéit pas aux mêmes règles. « Contrairement à la cité phare, davantage axée sur la maison bourgeoise, le secteur offre des mas et des fermes, proches de villages aussi sympathiques que Lourmarin, Cucuron ou La Tour d’Aigues. Les propriétés jouissent de grands terrains, arborent des matériaux anciens et le caractère propre à la région. Entre 200 et 300 m2 habitables sur des parcelles de 4000-5000 m2, elles s’échelonnent en moyenne de 700 à 900.000 €. Si on observe un segment secondaire, soit 30 % des mouvements, l’endroit intéresse aussi les Aixois, qui, à budget équivalent, peinent à trouver des prestations identiques dans la première couronne », précise Michel Agnel de l’agence Korine Olivier. Se positionnent des Parisiens, des futurs retraités français et 15-20 % d’étrangers, dont des Belges et des Hollandais. Ils convoitent le paysage épargné par l’urbanisation galopante, les vues sur la Durance et la qualité de l’hôtellerie. Bien que très concurrentiel, le marché se porte à merveille. Les produits atypiques se négocient au-delà de toute logique, souvent entre 1 et 1,5 M €, sans connaître pour autant le niveau de Gordes. « C’est une autre Provence que l’on découvre à Aups, Salernes et Régusse, des villages varois édifiés à l’entrée des Gorges du Verdon », poursuit Michel Agnel. Luxembourgeois, Belges et Allemands les plébiscitent de juin à septembre, multipliant par 10 ou 15 la population. La néoprovençale règne en maîtresse absolue. Entre 500 et 600.000 € sur Aups et Salernes, elle accuse 150-200 m2 sur 2000-3000 m2. Une somme pouvant être réduite de moitié dans des bourgs distants d’à peine 10 km. Le dynamisme peine à s’imposer : les acquéreurs de résidences secondaires hésitent, eu égard à la position plus excentrée de cet arrière-pays. « Plus abordable que le Luberon, le début du 04, Forcalquier et Oraison, des communes proches de Manosque, séduit les Européens du Nord, férus d’ancien et de vues panoramiques, de fermes, de bergeries et d’histoire », conclut le responsable de l’agence Korine Olivier.

Reste à évoquer les incontournables et ô combien médiatiques Alpilles. Virginie Laplagne de Solvimo Saint-Rémy-de-Provence scinde la montagnette en trois secteurs. Le Nord, avec Gravezon, Eyragues, Maillane et Fontvieille, demeure moins coté. On n’y profite pas de la vue sur les Alpilles ; les mas s’effacent au profit des villas et des maisons traditionnelles, entre 250 et 450.000 €. Mais, surtout, l’effet célébrité s’atténue, même si la proximité des axes de circulation s’avère plus prononcée. La demande en résidence secondaire, soit entre 5 et 10 %, porte essentiellement sur la maison de village prolongée par un extérieur. Difficile, ensuite, de contester le charme des Alpilles du Sud, Les Baux-de-Provence, Maussane, Paradou ou Mouriès. L’endroit colle à l’idée que l’on se fait de la Provence, ses constructions de pierre, ses platanes, ses fontaines et, bien sûr, ses oliviers. Mouriès prend la première place des producteurs oléicoles du pays. Ici, on voit davantage de mas, entre 500.000 € (avec une restauration à prévoir) et 3 M € (300 m2 sur 1 ha en position dominante, une piscine et des annexes). La part de la résidence secondaire atteint les 20-30 %. Parisiens, Lyonnais, Anglais, Belges, Allemands, Hollandais et Italiens visent le haut de gamme.

Enfin, le triangle d’or, défini par Eygalières, Saint-Rémy et Maussane, ravit une clientèle fortunée, décidée à s’offrir exclusivement une adresse dans l’un de ces villages et consciente de l’effort financier auquel il faudra consentir. 800.000 € constituent le minimum. S’ils échouent dans leur quête, ils accepteront au mieux de déplacer leurs prétentions sur Gordes/ Ménerbes/Bonnieux. En marge du secondaire, on découvre un phénomène récent : beaucoup se sont installés à l’année, effectuant les allers-retours professionnels au nom de la qualité de vie. « A l’instar du Luberon, les Alpilles ont bénéficié de l’effet TGV. » La spécialiste avoue enfin le succès retentissant du neuf, un certain ralentissement de l’activité et une stabilité de prix. A ce propos, Yann Andres évoque leur niveau élevé et la concurrence d’autres régions d’Europe, le sud-ouest de la France, l’Espagne ou la Toscane. Les Anglo-Saxons, par exemple, n’hésitent pas à comparer. « Cependant, l’excellente desserte de la Provence lui vaut une longueur d’avance », tempère-t-il. « Tout comme ses villes, Aix et Marseille, parmi les plus attractives. L’opinion internationale lui reconnaît d’indéniables qualités : une impression de bout du monde, sans les inconvénients. »

Par Laetitia Rossi