Saint-Paul-de-Vence un havre de paix
Le village médiéval, situé à moins d’une dizaine de minutes du littoral, fait les yeux doux à une clientèle internationale amatrice d’art et d’histoire, d’univers bucoliques et sereins... Plus qu’une adresse, un art de vivre à part entière.
Au XVIIe siècle, le piton rocheux, alors sous la houlette de l’évêque de Vence, Antoine Godeau, obtient ses lettres de noblesse. De magnifiques hôtels particuliers sortent de terre de part et d’autre de la rue Grande. Aujourd’hui, moins de 3500 âmes habitent à l’année le site ô combien touristique, le village même ou les villas alentours. Les uns viennent visiter le bourg mythique prisé par les intellectuels, les autres déambulent entre les galeries, prennent un café sur la place ou se rendent à la dernière exposition de la Fondation Maeght. « A Saint-Paul, il y a une part de charme, d’intimité, une atmosphère empreinte de mystère et d’imaginaire médiéval... Et surtout cette douceur de vie », décrit Laurence Chaleil de Côte d’Azur Sotheby’s Realty. Anglais et Scandinaves apprécient ces généreuses maisons où se rassembler en famille, ce retour aux sources et aux valeurs vraies... Loin de l’ébullition du littoral et pourtant si proche de l’aéroport international. Les Chinois, nouveaux sur le secteur, témoignent un véritable intérêt pour la vieille pierre. Ici, il fait bon élever ses enfants. Seule ombre au tableau : l’absence d’une école internationale. A croire que Mougins, qui en abrite une, s’inscrit comme le véritable concurrent de Saint-Paul-de-Vence. Tous les commerces sont à moins de 10 mn. A commencer par Polygone, l’antre du shopping life style. En position dominante, le village fortifié offre de magnifiques vues sur la mer et un panel de biens varié.
« A Saint-Paul, le luxe reste abordable », précisent Gilles Paolini et Raphaël Maura de l’agence GIRAF. Autour du million d’euros, le marché est dynamique, largement alimenté par une clientèle française et active. Nouvelle tendance, les résidents monégasques, en quête de jardins et d’espace, y voient, quant à eux, le fief du week-end, un jardin à seulement 30 mn de la très active Principauté. Les étrangers consultent les agences avec des budgets jusqu’à 6 M €, l’enveloppe requise pour 500 m2 sur 2,5 ha dans un domaine fermé et sécurisé. Dernièrement, un Chinois s’est offert l’un des plus vieux mas moyennant 2,5 M €. Les Ducs de Savoie y avaient séjourné. L’architecte André Svetchine s’en serait inspiré pour la rénovation de l’incontournable Colombe d’Or. La bâtisse développe environ 350 m2 habitables sur une parcelle de 3000 m2 à quelques minutes de marche du village. Si les négociations sont âpres et la valeur refuge, indéniable, les achats relèvent d’une dimension émotionnelle et affective. Des sportifs de haut niveau s’intéressent aussi à l’adresse, tout en nourrissant le fantasme d’acquérir une résidence contemporaine, une denrée rare.
Michael Deckers de Capital Immobilier est expert-comptable en Angleterre, quand il envisage d’acquérir un bien à Saint-Paul-de-Vence. C’est en 2000. Une aventure qui lui inspire un changement de vie, le projet de créer une agence immobilière conforme aux usages des Anglo-Saxons. Ses clients sont désormais majoritairement nord-européens et américains. Des populations auxquels se mêlent les Français, particulièrement actifs au dernier trimestre 2016. Beaucoup ont déjà un lien avec l’adresse-label, gage d’un patrimoine pérenne et d’une revente rapide. Un couple d’Anglais paie dernièrement 330.000 € une petite maison de 60 m2 entièrement rénovée dans une surprenante copropriété à l’horizontale, un ancien hôtel construit dans les années 1950. Un Australien, déjà installé à Saint-Paul en location, s’acquitte, enfin, d’une somme légèrement inférieure à 1,5 M € pour une californienne de 300 m2 à restaurer sur un terrain de 4000 m2. Diversité de biens, de budgets, de profils... Saint-Paul reste définitivement une terre d’ouverture, de partage et de convivialité.
