Saint-Paul et La Colle-sur-Loup
Luxe et authenticité : deux aspects que le secteur conjugue avec générosité.
Deux aspects que le secteur de Saint-Paul/La Colle-sur-Loup conjugue avec générosité. Sans omettre la beauté du paysage, une sublime ouverture sur la mer par endroit, des propriétés d’exception et la proximité de l’aéroport international de Nice Côte d’Azur.
L’homogénéité du secteur Saint-Paul/La Colle-sur-Loup reste relative. « Le village préféré des artistes présente des parcelles de terrain plus importantes. On construit en effet sur 2500 m2 contre 1500 m2 à La Colle. L’intimité y est préservée et il se dégage une impression générale de noblesse et d’élégance », insiste Claudine Muller de l’agence Burns. « Sans oublier une réputation tournée vers l’international depuis de nombreuses années déjà. » Mais la clientèle huppée n’hésite pas à reporter son choix sur La Colle, où l’on trouve également de magnifiques produits. Jean-Claude Hilaire de l’agence John Taylor constate une quasi-équivalence sur le haut de gamme entre les hauteurs de La Colle et celles de Saint-Paul. La différence se fait sur les villages mêmes : Saint-Paul possède une vue, contrairement à La Colle. A noter cependant la récente réfection des rues et la qualité des commerces qui pourraient compenser le critère du panorama. Les célèbres Hauts de Saint-Paul courent sur les deux communes et s’étendent jusqu’à Vence. La centaine de maisons édifiées dans le domaine fermé et gardé démarre à 1 M € et monte largement au-delà de 5 M €. La première valeur vise 200 m2 sur 2500 m2 sans vue particulière ; la seconde concerne une propriété de 500-600 m2 sur 5000 m2 avec une ouverture Méditerranée. Sven Ingwersen de l’agence Michaël Zingraf ajoute que l’acquisition de terrains bâtis de 7000-10.000 m2 oscille entre 7 et 8 M €. Jean-Claude Hilaire poursuit la visite : « Le centre de La Colle abrite des maisons de village et de petites résidences individuelles sur 300-400 m2 à partir de 400.000-450.000 €. La clientèle locale apprécie la distance réduite qui la sépare des cités azuréennes, le commerce de proximité et les solides infrastructures d’accueil. Sur les premières collines, les villas coûtent entre 700.000 et 1,3 M €. Les actifs et les étrangers, issus aux trois-quarts d’Europe du Nord, se partagent l’adresse. Les hauteurs résidentielles de La Colle, en direction de Saint-Paul, reçoivent le très haut de gamme. Les prix évoluent entre 1 et 5 M € et le lieu n’attire pas moins de 80 % d’étrangers. Saint-Paul offre en son centre historique quelques beaux appartements et des maisons de village. 70-90 m2 valent de 400.000 à 600.000 € selon l’état, l’exposition, la vue et l’existence d’un extérieur. La clientèle internationale en résidence secondaire raffole de ces produits. A proximité du village, on trouve toutes les gammes de 900.000 à plusieurs millions d’euros. Les hauteurs de Saint-Paul possèdent les mêmes caractéristiques et valeurs que celles de La Colle. Moins cotés, Les Malvans, car sans vue et plus humide, se rapprochent de L’Escours à La Colle, avec des prix de villas entre 400.000 et 1,3 M € ». Sven Ingwersen tient à évoquer le quartier de Lavencque, ses immenses terrains et ses propriétés orientées sur la mer jusqu’à 10 M € et plus. Claudine Muller reconnaît le caractère du bâti, palpable dans l’immédiate couronne autour du village de Saint-Paul. Les produits de charme s’y situent entre 1 et 2,5 M €. Dernier micromarché, celui de La Souquée, sis entre les deux villes. La portion, parfaitement calme, fait la joie des Français prêts à débourser entre 700.000 et 1,8 M €. A Saint-Paul/La Colle, la moyenne de prix évolue entre 1 et 2 M € et permet l’obtention d’une villa de quatre chambres sur 2500 m2 de terrain avec une vue dégagée. Jean-Claude Hilaire évalue la hausse des coûts à 40 % depuis 2000, un phénomène qui tend aujourd’hui à se stabiliser. L’heure serait à l’équilibre entre l’offre et la demande. Sur le très haut de gamme, 75 % des biens concernent la résidence secondaire, sur le haut et moyen, la part tombe à 50-60 %, pour arriver à 25 % sur les produits dits classiques.
Claudine Muller remarque un changement radical dans l’attitude de la clientèle. Une grande partie du processus d’acquisition se déroule désormais via Internet. Cette nouvelle orientation ne conduit pas pour autant à la baisse du volume d’affaires. Le marché s’avère fluide et présente des rythmes rapides. A un bon prix, un lot se vend entre un et trois mois. Ici, on privilégie le style provençal. L’adresse Hauts de Saint-Paul reste une valeur sûre, tout comme la vue mer et la position dominante. Les terrains se font rares et 3000 m2 exposés ouest avec une vue dégagée valent 600.000 €. Sven Ingwersen observe une demande exponentielle jusqu’à 1 M E, soutenue jusqu’à 2 M €, et encore présente au-delà de 4 M €. Entre 2 et 3 M €, on note un ralentissement. Si 2006 a bien commencé, les produits de qualité correctement estimés viennent à manquer. La mobilité s’avère faible, de l’ordre de sept/huit ans contre trois/quatre ans dans le luxe cannois. Trois éléments déterminent la valeur d’un bien. Le bruit, dont on souffre parfois aux Fumerates et sur le côté gauche (dans le sens de la montée) de la Route de Saint-Paul, dissuade un grand nombre d’acquéreurs. Les expositions sud ou sud-ouest restent les plus prisées et la vue dégagée (voire la vue mer) fait monter le prix de 30-35 %.
Le principal concurrent du secteur demeure Mougins, qui attire golfeurs et amateurs de vie cannoise. Saint-Paul/La Colle peuvent se targuer de la proximité de Nice, de Monaco et de l’aéroport international. Jean-Claude Hilaire évoque également une circulation moins dense, un cadre plus serein et le littoral situé à quelques kilomètres, un avantage qui ne passe pas inaperçu auprès des amateurs de yachting. Il convient enfin d’ajouter la qualité de l’hôtellerie au nombre des plus mouginois.
Même s’il ne s’agit pas de la vocation première de l’endroit, la location rassemble quelques adeptes. « La villa de standing (quatre/sept chambres) avec vue mer panoramique se loue entre 35.000 et 50.000 € le mois d’août. Juin et septembre voient les prix baisser de 30 % », précise Claudine Muller. Quelques futurs acquéreurs s’installent enfin en basse saison pour deux ou trois mois. Le temps d’appréhender le plus provençal des secteurs azuréens.
Par Laetitia Rossi - Photos Edith Andreotta