Saint-Tropez et son golfe : une offre immobilière variée
Effet de mode ou investissement pérenne ? Après sept décennies en tête d’affiche des destinations préférées des fortunés de ce monde, le placement tropézien, et plus largement dans le golfe, réunit tous les suffrages.
Le secret de Saint-Tropez réside dans la variété de l’offre. Si le territoire communal ne développe que 1117 ha de nature luxuriante pour accueillir 4600 habitants à l’année, il recèle 800 commerces et cristallise l’engouement de 80.000 visiteurs par jour en été. Une foule massée autour de la citadelle du XVIe siècle, sur le port pittoresque, du côté de l’incontournable place des Lices ou dans les ruelles authentiques du village. Des pensionnaires tour à tour alanguis sur les plages des Salins, de La Moutte, du Capon et de la baie de Pampelonne ou dans les hôtels de luxe ou de charme. Tous, fêtards invétérés, plaisanciers ou capitaines de l’industrie en quête de quiétude, apprécient l’ancien port de pêcheurs cher aux artistes de la Nouvelle Vague et des Yéyés. La belle varoise est désormais très internationale. Parmi les 80 anneaux, de somptueux navires jusqu’à 50 mètres font face aux restaurants et cafés du port. Plaisirs de la navigation, du shopping ou simplement de la vie, Saint-Tropez a décidément plus d’une corde à son arc. Son aura est telle qu’elle dépasse les frontières de la commune pour rejaillir sur tout le golfe.
« Après un hiver calme et un recul du volume de transactions en fin d’année, Saint-Tropez et plus largement les 12 communes qui composent le golfe voient la demande à nouveau frémir depuis janvier 2014 », précise Delphine Blet de Showroom Immobilier de Saint-Tropez. Exigeante et rationnelle, la clientèle, à 90 % en résidence secondaire, privilégie le clé en main. Les stocks de biens disponibles se sont largement reconstitués et les prix, légèrement tassés. Désormais, on peut trouver une villa à moins de 10 M € au sein des très sélects Parcs de Saint-Tropez. La demande est soutenue jusqu’à 3 M €, la somme requise en échange d’une maison de 200 m2 sur une parcelle de 1000 m2 dans une résidence sécurisée de Saint-Tropez, pas forcément accessible à pied de la place des Lices. Pour le même budget, on dispose de 380 m2 habitables en parfait état sur un terrain de 1600 m2 jouissant d’une vue panoramique sur la mer et d’un accès direct à la plage du côté de La Croix-Valmer. Si les Français se positionnent difficilement, hors exception, au-delà de 2,5 M €, les Européens du Nord et de l’Est, sans oublier quelques expatriés en poste dans les Emirats Arabes Unis, s’intéressent au spot tropézien. Selon Delphine Blet, « les taux d’intérêt bas, associés à l’abattement de 25 % sur le calcul de la plus-value de la résidence secondaire en vigueur jusqu’au 31 août 2014, laissent entrevoir des perspectives encourageantes. La grande difficulté de l’agent immobilier, dont les acquéreurs attendent une solution globale et un accompagnement à tous les niveaux, réside dans leur capacité à convaincre les vendeurs de la nécessité de coller aux prix de marché.
« Après une flambée des prix, ce dernier s’est largement assaini. Maintenant, les coûts ne s’effondrent pas, les vendeurs étant rarement dans le besoin ou l’urgence », confirme Pia Frei de Saint-Tropez Home Finders, avant de souligner l’embellissement des espaces urbains, la mise en lumière réussie de la place des Lices et l’accueil ultra qualitatif réservé par les commerces et les services tropéziens. Cet hiver, les week-ends ne désemplissent pas et la location saisonnière, souvent considérée comme un tremplin préfigurant l’achat, démarre fort. Une maison de trois à quatre suites commence à 5000 € la semaine d’été, quand de somptueuses propriétés affichent un ticket d’entrée à 200.000 € mensuels. « Les acquéreurs allient plaisir et sécurité du placement. Ils attendent des agents immobiliers une véritable expertise du métier, une connaissance parfaite de l’environnement juridique, fiscal et urbanistique, sans oublier un service après-vente », insiste Pia Frei, dont la structure propose un accueil véritablement multiculturel.
Spécialisés dans la vente de propriétés pied dans l’eau depuis 1988, Sonia Kovac et Michel Chassagne comptent 1957 maisons bénéficiant d’un accès direct à la Méditerranée de Menton à Saint-Tropez, soit une niche ultra convoitée que seuls quelques privilégiés peuvent briguer. Le pied dans l’eau tropézien arbore des tarifs toujours fort élevés. Il démarre à 15 M €, quand la grande majorité oscille entre 20 et 30 M €, des prix parfois triplés comparés au reste du golfe. Aussi, la clientèle n’hésite pas à regarder du côté des communes limitrophes de la mythique station balnéaire. Les professionnels évoquent trois ventes récentes non loin de l’adresse phare : une contemporaine de 250 m2 sur une parcelle de 2000 m2, autour de 4 M €, une demeure 1930 de 400 m2, dans un parc de 2500 m2, à environ 7 M €, et un hôtel particulier de près de 700 m2, au sein d’un jardin de 5000 m2 terminé par un garage à bateau et un ponton, aux alentours de 10 M €. Le segment réunit des adeptes. Maintenant, les vendeurs, conscients de la rareté de leur bien et rarement pressés quant à la nécessité de retrouver des liquidités, tiennent leurs prix. Européens du Nord, Scandinaves et Russes plébiscitent le genre. Les Français recherchent la bonne affaire et osent des propositions audacieuses. En stock dans le golfe figurent une maison rénovée de 400 m2 sur un terrain de 1650 m2 avec piscine à débordement, à moins de 4 M €, une villa 1960 de 200 m2 sur un terrain plat de 2000 m2 avec garage à bateau, à plus de 3,5 M €, ou une Art déco de 800 m2 habitables, sur un terrain de 2500 m2, à plus de 15 M €. La même sur Saint-Tropez vaudrait 40 M €.