Un appartement avec terrasse à Paris : un luxe si désirable…
Convoités, les appartements avec terrasse sont rares au cœur des villes et encore plus à Paris. Un rêve de citadins en manque d’espace et de verdure qui a un prix ! Le point sur ces extérieurs suspendus qui offrent une fenêtre intime sur la ville et confèrent un bel art de vivre.
La plupart du temps nichées aux derniers niveaux des immeubles, les terrasses, extensions fonctionnelles à ciel ouvert doivent afficher un certain volume pour être digne de ce nom. Elles se dessinent de deux manières, comme nous l’explique Charles Daireaux, directeur de l’agence immobilière Mercure Paris Ile de France, spécialisée dans les biens de prestige : « Il faut faire la différence entre une terrasse de plain-pied et un toit terrasse. La première, prolonge en général le séjour, offrant un confort optimum aux propriétaires, une spontanéité évidente et une vraie valeur ajoutée à l’appartement. Elle peut aussi dans certains cas, être attenante aux chambres, ce qui la rend moins attractive. Quant au toit terrasse auquel on accède soit par un escalier, soit par une échelle, présente de fait, un caractère plus compliqué. Moins facile à vivre même s’il peut décupler les mètres carrés et s’aménager comme un véritable jardin suspendu, le toit terrasse est moins convoité que la terrasse de plain-pied. Dans les deux versions, d’autres éléments sont à prendre en compte : le volume, l’exposition, la vue et surtout le vis-à-vis, point crucial, car il y a dans la quête d’une terrasse, la volonté de jouir d’un espace extérieur, mais surtout une notion d’intimité qu’un vis-à-vis vient briser ».
A Paris, ville qui compte un grand nombre d’immeubles haussmanniens et des bâtiments beaucoup plus anciens, les terrasses sont rares et représentent un marché relativement étroit. Les terrasses et toits terrasse, sont les attributs de constructions d’après-guerre et contemporaines. Où trouver des appartements terrasse à Paris ? Madame Catherine Piguet, fondatrice d’Alma Immobilier, spécialisé dans le très haut de gamme et les biens d’exception dans les secteurs les plus prestigieux, nous éclaire : « Dans le 16e arrondissement, on trouve plus facilement ce type de produits et dans de très belles configurations. Plus on se rapproche du centre de Paris, plus il sera difficile de trouver des appartements terrasse, ils sont marginaux dans les constructions haussmanniennes. Quelques exceptions cependant, qui se monnayent à prix d’or, dans le 7e arrondissement, dans une partie du 8e, le fameux triangle d’or, autour des Tuileries et sur l’île Saint Louis. Il y a également de très beaux produits, à Neuilly, Neuilly Bois et Neuilly Saint James, banlieue mitoyenne du 16e et 17e arrondissements, prisée par les parisiens en quête d’un certain art de vivre qui n’hésitent pas à s’y installer. L’appartement terrasse c’est le rêve des parisiens et français installés dans la ville, pour leur résidence principale. La clientèle étrangère en est moins friande car plus avide de sorties et de l’attraction de la vie parisienne. Une terrasse est perçue comme un entretien supplémentaire ».
Un bien enrichi d’une terrasse implique forcément une surcote, qu’un ensemble de critères sert à évaluer. Une terrasse se paye toujours très cher, mais jamais au prix du mètre carré habitable. Jean-François Fabre, directeur de l’agence Haussmann Invest spécialisée dans les biens immobiliers de prestige et les appartements de luxe, s’explique : « Une terrasse n’est pas considérée comme une pièce à vivre. Le prix d’un appartement est toujours calculé en fonction de sa surface intérieure. Pour fixer un prix, on ne comptabilise pas la surface de la terrasse en tant que telle, mais on la valorise en fonction de certains critères : l’environnement, le vis-à-vis, l’exposition, l’accessibilité, le ratio intérieure/extérieure. Tous ces points vont permettre de fixer un coefficient de pondération de 0,3 à 0,5%. Plus simplement, on part du prix au mètre carré de l’appartement, par exemple 10.000 €. Si on a une terrasse de 20 m2, on va pondérer ce chiffre de moitié en fonction des critères qui la caractérisent et l’on réintègre ce chiffre dans le prix de l’appartement. La désignation légale de la terrasse compte aussi dans l’évaluation, sachant que la plupart du temps elle est considérée comme partie commune, donc dépendante du règlement de copropriété, mais avec jouissance exclusive ».