Un loft à Paris
Avec leurs espaces qui libèrent les volumes et font entrer la lumière à flot, les lofts et les ateliers d’artistes jouent la carte de la singularité. Séduisant majoritairement une clientèle parisienne, ces biens atypiques sont dispersés ça et là dans les arrondissements de la capitale mais sont rares à la vente. Le point sur un marché confidentiel.
Même si certaines de leurs caractéristiques sont identiques, les lofts et les ateliers d’artistes se différencient sur bien des points comme le précise David Zupnik, directeur de l’agence Daniel Féau Paris 5e : « Les lofts sont d’anciens bâtiments industriels qui ont changé d’affectation pour se transformer en habitations. Ils sont le résultat de toutes les industries qui ont quitté le centre de Paris pour la banlieue et ont laissé vacantes ces grandes surfaces. Même si le loft était particulièrement en vogue dans les années 90, la tendance est toujours d’actualité et ce type de produits est encore très demandé. On en trouve beaucoup dans le 10e et le 11e arrondissement, des quartiers bohème-chic plébiscités par une clientèle “bobo’’ séduite par une qualité de vie particulière. Ce qui définit le loft, c’est un grand espace peu cloisonné, chapeauté d’une verrière, lumineux et situé en rez-de-chaussée. C’est la grande différence avec l’atelier d’artiste qui est toujours niché aux étages élevés et exposé nord. Les ateliers d’artistes bénéficient eux aussi d’une belle luminosité mais leurs surfaces sont plus petites que les lofts, la plupart ne dépassant pas les 150 m2 même si nous avons vendu récemment un atelier d’artiste exceptionnel de 200 m2 avec 8 mètres de hauteur sous plafond situé sur la place du Panthéon dans un immeuble de standing à 3,7 M €. Le 6e, le 14e et le 18e sont les arrondissements où l’on trouve le plus d’ateliers d’artistes ».
Du haut de leurs caractéristiques très spécifiques, les lofts et ateliers d’artistes viennent rompre avec le classicisme des appartements haussmanniens et attirent entre leurs murs une clientèle à la fois esthète et hédoniste comme le souligne Fabrice Le Ruyet de l’agence Propriétés Parisiennes Sotheby’s International Realty : « Ce type de bien s’adresse à une clientèle qui aime recevoir et qui est séduite par le côté atypique de ces lieux de vie. Même si une vie familiale peut se concevoir entre les murs d’un loft, moins dans un atelier d’artiste, ce sont le plus souvent des couples, des célibataires ou des artistes fortunés qui en font l’acquisition. Les Parisiens en sont particulièrement friands, la clientèle étrangère et les familles préférant des configurations plus simples ou le confort ouaté d’un appartement haussmannien. Il y a une valeur sentimentale derrière l’acquisition d’un loft ou d’un atelier d’artiste, ce sont souvent des achats coup de cœur qui relèvent du véritable coup de foudre. Les grands volumes, la luminosité exceptionnelle, l’architecture et la distribution des pièces, tout cela contribue au caractère insolite de ce type de biens qui se transforment en demeures d’esthètes. C’est le cas du très bel atelier de Tamara de Lempicka situé dans le 14e dans un immeuble Mallet Stevens que nous avons vendu dernièrement à 2,4 M € à un acheteur français ».
La rareté fait souvent le prix mais pour les lofts il est fonction de la qualité de rénovation comme l’explique François-Régis Moussion de l’agence Villaret Immobilier : « La localisation et les mètres carrés vont bien évidemment influencer sur le prix d’un loft mais ce qui en détermine vraiment la valeur c’est la qualité de ses rénovations et plus particulièrement sa bonne isolation thermique et phonique. Deux points qui sont essentiels pour les lofts qui ne sont pas à la base des structures destinées à l’habitat. Nous proposons actuellement à la vente, un loft de 250 m2 situé entre le Louvre et la rue Saint Honoré qui a bénéficié de très belles rénovations à 2.280.000 €. Les lofts et les ateliers d’artistes sont rares à la vente, ils représentent dans notre agence seulement 10 % de notre offre. Leur caractère singulier cible un certain profil d’acquéreur et exclut presque systématiquement la clientèle étrangère qui n’est pas en quête de surfaces aussi grandes. Le loft n’est pas une question de mode mais un art de vivre où l’on peut jouir d’une pièce de réception de plus de 100 m2 ! Pour les ateliers d’artistes c’est la trace historique, le côté précieux et le charme des éléments anciens qui aimantent les acquéreurs qui pour ce type de biens peuvent trouver de plus petites surfaces à partir de 40 m2 ».
