Villefranche-sur-Mer, un succès mérité
Séparée de la capitale azuréenne par le mont Boron, la localité, sise à une dizaine de kilomètres de Monaco, s’articule en amphithéâtre sur la Grande Bleue. Grâce à une profondeur record pour la Méditerranée occidentale, elle s’inscrit comme le premier port de croisière du pays.
La commune de 6250 habitants, qui profite d’une magnifique façade maritime, culmine à 500 mètres d’altitude au niveau du mont Leuze. Trois routes principales, communément appelées corniches, facilitent les transferts est-ouest. Occupée depuis l’Antiquité par les Grecs, puis par les Romains, Villefranche se sépare de Beaulieu en 1891 et de Saint-Jean en 1904. Villégiature des Russes et des Anglais à partir de 1816, l’endroit, réputé pour la beauté de ses paysages et de ses panoramas, séduit, au fil des décennies, de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Katherine Mansfield, Jean Cocteau, Aldous Huxley, Volti, Keith Richards, Tina Turner, Bono ou encore Elton John. La chapelle Saint-Pierre, justement décorée en 1957 par Cocteau et classée Monument Historique près de quarante ans plus tard, demeure le passage obligé des visiteurs. Le port de la Darse abrite l’Observatoire Océanologique. Sous la houlette du CNRS, l’entité se divise en trois laboratoires. 150 personnes travaillent au sein de l’espace portuaire. Si Villefranche fait couler beaucoup d’encre, il faut chercher du côté de la presse people, tentée, à plusieurs reprises, de présenter La Leopolda comme la villa la plus chère de la planète.
« Il est toujours compliqué d’établir des règles strictes en matière de rythme de travail et de vente sur Villefranche », débute Laurent Romor de l’agence Nicolas Pisani & associés. La transaction porte essentiellement ses fruits au premier semestre 2011, tandis que, sur le front de la location saisonnière, on observe une véritable anticipation et un meilleur taux de remplissage qu’au précédent exercice. Le marché est irrégulier, mais la demande reste soutenue. 80 % des acquéreurs sont des non-résidents. Dans leur rang, figurent 60 % d’étrangers et 40 % d’Hexagonaux, dont une majorité de Franciliens. En général, les Européens de l’Est privilégient Saint-Jean. Aujourd’hui, l’engouement se généralise fort naturellement au Triangle d’Or que la sublime péninsule forme avec Beaulieu et Villefranche. La surface généreuse et les nombreuses positions dominantes sont les atouts majeurs de l’adresse. Difficile de passer sous silence les plongées époustouflantes sur la rade, autant de tableaux azur aussi riches qu’animés. La vieille ville, un univers pittoresque et coloré proche des commerces, des res-taurants et des plages de sable, remporte tous les suffrages, affichant d’importants écarts de prix. Sans vue, le mètre démarre à 5000 €, à 7000 € avec. Les résidences des premières hauteurs témoignent d’une plus forte mixité encore. L’autochtone peut dénicher des produits à 4000 €/m2, quand une référence réunissant un bel emplacement, une orientation mer et un excellent niveau de prestations atteint, voire dépasse, 10.000 €/m2. Une villa de 250 m2, sur une parcelle de 1500 m2 avec piscine dans un quartier calme et aisément accessible, commence à 3 M €. Une propriété pieds dans l’eau, en parfait état, de 600-700 m2, sur un terrain de 5000 m2, peut valoir 50 M € et au-delà.
« Les signatures de la fin 2010 surfent sur des gammes supérieures aux catégories actuellement pri-sées », précise Brian Petoin de l’Agence Bristol. Quantité de réalisations se situent, à l’époque, entre 4 et 7 M €, alors que la tranche 500.000-1,5 M € se montre, aujourd’hui, particulièrement prolixe. Un Russe règle 7 M € contre une demeure de 350 m2 parfaitement finie et un jardin de 1850 m2 dominant à la fois la rade de Villefranche et la baie des Anges. Le domaine privé et gardé du Castellet, où elle se trouve, suscite un vif intérêt auprès des Européens de l’Est, d’autant qu’il arbore des parcelles de 1500 m2 minimum. A la limite de Grasseuil, l'enclave hyper cotée de Saint-Jean, l'avenue Louise-Borde et ses maisons pieds dans l'eau sont assimilables au cap béni des dieux. En plein dans l’axe de la rade, l’avenue Leopold-II offre les plus beaux points de vue de la ville. On requiert 8,5 M € contre 400 m2 habitables, sis sur l’artère exposée au sud. Limitrophe du Castellet, Le Vinaigrier ne se contente pas d’établir le lien entre la moyenne et la grande corniche. Le site accueille aussi de luxueuses entités. Dans la mesure où il permet un accès facile à Nice et à Monaco, le Col de Villefranche plaît, enfin, aux actifs locaux. L’hétérogénéité de ce parc immobilier autorise une grande liberté de choix. En ce moment, Belges, Suisses et Néerlandais se positionnent, tout secteur confondu, sur le segment collectif, lorsque les Italiens se font rares. Un appartement parfaitement rénové, avec vue mer, terrasse et parking, oscille de 11.000 à 12.000 €/m2. La présence d’une piscine au sein de la résidence constitue la cerise sur le gâteau. A référence équivalente, Beaulieu se révèle toujours légèrement plus onéreuse. Soumise à des stocks ultra restreints, la localité se compose d’un patrimoine Belle Epoque sublime dans le quartier Gordon-Bennett et d’un centre agréable près des commerces, des services et de la plage.
Parmi les dernières signatures orchestrées par Azur Méditerranée, Frédérique Mathias décrit cet appartement de 90 m2 à restaurer, en lisière du centre historique, acquis par une Américaine moyennant 840.000 €. S’il bénéficie d’un balcon et d’une vue mer, il ne s’accompagne pas d’un stationnement. Parallèlement, des Suédois dépensent 750.000 € contre un trois-pièces de 88 m2 aux prestations irréprochables, doté d’un parking et prolongé par une terrasse. Ces deux exemples sont significatifs ; le collectif s’avère réellement porteur. La location saisonnière fonctionne souvent comme un tremplin avant achat. Cette année, le taux de remplissage avoisine 80 %, malgré des réservations et des négociations de dernière minute. Avec un tarif mensuel de base compris entre 30.000 et 50.000 € pour une villa de cinq suites penchée sur l’immensité azur et de 5000-7000 € pour un T3 de bon standing, Villefranche tient la dragée haute au Cap Ferrat, tout en proposant des coûts nettement inférieurs. Les visites estivales induites par la forte fréquentation vont bon train. Les contacts engrangés laissent augurer un automne prometteur.
Par Laetitia Rossi
