A boire et à manger

S’attabler dans un bar à vin, c’est privilégier la convivialité. Cadre, nourriture et boissons participent à la réussite d’un moment placé sous le signe du bien vivre.

L’ambiance est différente, selon que l’on y déjeune ou qu’on y dîne. A midi, en semaine surtout, les bars à vin accueillent une clientèle plus pressée mais néanmoins désireuse, l’espace d’une pause, de goûter aux joies gustatives de l’existence. Ce sera donc, et le plus souvent, plat du jour et verre de vin. La grande tradition française s’invite dans les assiettes, qui proposent cassoulet, blanquette de veau, chou farci… Le soir, tout change. On pousse la porte en famille (les enfants sont rarement de la partie) ou entre amis, et l’on ne regarde plus sa montre. Si l’assiette de charcuterie et de fromages connaît toujours un franc succès (venus tout droit d’Italie et de Corse en majorité), les bons petits plats séduisent aussi. Inscrits sur une ardoise, ils favorisent les produits frais et de saison. A La Part des Anges et chez Vinivore, respectivement tenus par Olivier Labarde et Bonaventure Blankstein, on reprend les recettes de grand-mère qui ont fait leurs preuves : côte de carré de cochon, gnocchis et râpé de truffes, épaule d’agneau confite au citron d’Albenga, noix de Saint-Jacques et velouté de potiron ou petit salé aux lentilles et Brie de Meaux… A La Cave de l’Origine, le chef propose un gratin de légumes oubliés, un foie gras frais au gros sel et des aiguillettes de canard sauce soja, dans une ambiance très… bistrot à vins, avec étagères et casiers pour bocaux et bouteilles. Ni assiettes ni plats, il y a aussi l’option tapas ou tartines, toujours tendance. Et côté vins ? Car c’est quand même pour eux que l’on choisit ces adresses. Les maîtres des lieux, tous fins connaisseurs, aiment à partager leurs coups de cœur, leurs découvertes ; ils conseillent, suggèrent les associations mets et vins et prônent bien sûr la modération. « On attend trop souvent un événement pour ouvrir une bonne bouteille, et c’est l’inverse. Ouvrir une bonne bouteille est déjà un événement en soi », déclare Franck Obadia des Caves Bianchi. L’homme sait de quoi il parle, lui qui invite ses hôtes dans ses caves voûtées du XVIIe siècle, pour partager et apprécier à leur juste valeur les produits de France et de Navarre. La Cave Wilson, également enseigne niçoise, peut, elle, compter sur Antoine, le sommelier maison pour sélectionner ce qui se fait de mieux dans le monde. Ici, pas de frontière en matière de rouges, rosés, blancs et champagne ; et tous les samedis, soirées jazzy pour accompagner les dégustations et les visites au pays de Bacchus. A Cannes, à la Cave Croisette, il n’est pas vraiment question de musique mais plutôt de soirées à thèmes, autour de produits, de cépages, de terroirs. Partout, un seul mot d’ordre : garder le plaisir, oublier l’ivresse.

Carnet

Deux enseignes, une niçoise l’autre cannoise, pour la Cave Bianchi, incontournable rendez-vous dédié au vin. Les adresses valent autant pour leurs bouteilles que pour leur déco.

Vinivore, une cave/bar à vins tout de bois clair. Ici, comme à La Part des Anges, on met l’accent sur les découvertes, les domaines peu connus mais qui méritent de l’être, les petits producteurs. Du coup, les bonnes surprises ne manquent jamais.

Cave Croisette, 151 rue d’Antibes, Cannes (04 92 59 14 22). Cave du Marché, 5 marché Forville, Cannes (04 93 99 60 98). Cave Bianchi, 7 rue Raoul Bosio, Nice (04 93 85 65 79) et 5 rue Maréchal Joffre, Cannes (04 93 39 44 56). La Part des Anges, 17 rue Gubernatis, Nice (04 93 62 69 80). Vinivore, 32 avenue de la République, Nice (04 93 26 90 17). Cave de l’Origine, 3 rue Dalpozzo, Nice (04 83 50 09 60). Cave Wilson, 16 rue Gubernatis, Nice (04 93 85 33 10).

Par Cécile Olivéro